Le vent contraire ne s’est pas transformé en tempête pour Justin Trudeau. Pas encore. Le gouvernement minoritaire du premier ministre canadien, en difficulté dans les sondages et affaibli par plusieurs revers politiques récents, a survécu à une motion de censure déposée au Parlement mercredi 25 septembre.
Au terme d’un débat houleux, 211 députés ont voté contre la motion du Parti conservateur et 120 pour, évitant le déclenchement d’élections générales anticipées, prévues fin octobre 2025 dans ce pays du G7 de 41 millions d’habitants.
La motion a été initiée par le chef conservateur Pierre Poilievre, qui a vivement critiqué le gouvernement de M. Trudeau dans un discours prononcé mardi, affirmant qu’il était incapable de faire face à la hausse du coût de la vie, à la crise du logement et à la criminalité, alors que la dette nationale a doublé.
Plusieurs revers politiques
Au pouvoir depuis neuf ans, le Parti libéral de Justin Trudeau enchaîne les revers politiques depuis le début de l’été. Le premier ministre canadien a notamment perdu il y a quelques semaines le soutien de son principal allié de gauche, qui a mis fin à l’entente politique visant à le soutenir. Aux urnes, son parti a aussi récemment perdu des sièges dans certains de ses bastions.
Mais pour cette motion de censure au Parlement, les conservateurs n’ont pas réussi à obtenir le soutien des deux autres partis d’opposition, nécessaire pour faire tomber le gouvernement. Ils ont annoncé leur intention de déposer jeudi une deuxième motion de censure, dont le vote aura lieu la semaine prochaine.
La Chambre des communes du Canada compte actuellement 153 députés libéraux, 119 conservateurs, 33 bloquistes, 25 néo-démocrates, deux verts et quatre indépendants. Le Bloc québécois, indépendantiste, a menacé mercredi de ne plus soutenir les libéraux de Justin Trudeau à compter du 29 octobre si deux projets de loi qu’il a déposés n’étaient pas adoptés d’ici là.
Trudeau reconnaît que les Canadiens vivent une « période très difficile »
Selon un récent sondage, les conservateurs devancent largement les libéraux, avec 45 % des intentions de vote au niveau national contre 25 %. Provocateur, adepte des phrases chocs et chantre d’un discours anti-establishment, Pierre Poilievre n’a cessé de gagner du terrain ces derniers mois. S’il est élu Premier ministre, il a promis de mettre en place « Un plan sensé pour supprimer la tarification du carbone »de « Construire des logements, redresser le budget et mettre fin à la criminalité ».
Le premier ministre Justin Trudeau a reconnu que les Canadiens traversent une période difficile. « une période très difficile » dans une interview lors de l’émission américaine Le Late Show de Stephen Colbert. « Les gens souffrent. Ils ont du mal à acheter de la nourriture, à payer leur loyer, à faire le plein d’essence dans leur voiture. » et ils « envisager un changement »il a dit, tout en assurant qu’il voulait « continuer à se battre ».
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La plupart des analystes estiment cependant que son gouvernement devrait pouvoir durer jusqu’au printemps 2025, car les petits partis ont besoin de temps pour se préparer à de nouvelles élections et le pays n’organise traditionnellement pas d’élections en hiver en raison du climat.