Au Canada, la guerre des frais de scolarité pour les étudiants étrangers
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Au Canada, la guerre des frais de scolarité pour les étudiants étrangers

Au Canada, la guerre des frais de scolarité pour les étudiants étrangers

Le premier ministre du Québec, François Legault, souhaite accueillir davantage d’étudiants francophones dans les universités de la Belle Province et semble prêt à faire un cadeau aux étudiants français et belges. Selon le cyber-quotidien montréalais La presseLes Français et les Belges pourraient payer les mêmes frais de scolarité que les Québécois, soit 4 600 $ au lieu du double du montant actuel. Le changement semble toutefois exclu pour l’année scolaire 2024-25. Une source française de haut niveau précise : « Nous en avons discuté frais de scolarité moins élevés pour les étudiants français et belges, mais la situation actuelle convient à tout le monde. »

Et surtout au Québec. Comme en 2015, lorsque la province avait décidé d’une forte augmentation, sans que le gouvernement de François Hollande ne lève le petit doigt, les autorités françaises actuelles ne semblent pas voir l’intérêt de négocier une baisse des frais de scolarité pour les étudiants français. Pour la première année de baccalauréat (3 ans) en administration des affaires à HEC Montréal, les Français devraient donc débourser 10 700 $ de frais de scolarité, selon Faustine Chevet, directrice du bureau international de HEC Montréal en Europe. Attention toutefois, de nombreux frais annexes viennent alourdir la facture.

Quand on parle des frais de scolarité au Québec ou au Canada, il faut toujours prendre les montants avec des pincettes. Les hausses de frais se produiront principalement pour les étudiants canadiens provenant d’autres provinces, même si des négociations de dernière minute sont toujours en cours. Ces frais augmenteraient en moyenne de 9 000 $ à 12 000 $ par année l’an prochain. Et pour les étudiants étrangers, le tarif, prévu à 20 000 $ ce printemps, sera finalement de 31 600 $ par année (pour une première année de baccalauréat en administration des affaires à HEC Montréal, par exemple).

Trop d’anglophones au Québec

La raison de ces augmentations ? « Le nombre d’étudiants anglophones au Québec menace la survie du français », a déclaré François Legault. Mais la mesure a suscité la fureur des dirigeants des universités anglophones du Québec, qui ont multiplié les menaces de délocaliser certaines de leurs activités, sans convaincre personne, puisque les universités hors Québec sont souvent plus coûteuses.

Fin février, McGill et Concordia ont intenté une action en justice contre le gouvernement du Québec. Pour ajouter à la colère, le Québec a enfoncé le clou en exigeant que les étudiants anglophones apprennent le français.

Il faudra 20 000 euros sur son compte

Si la pérennité du français est en jeu, ce n’est pas la seule raison pour laquelle le Québec veut augmenter les frais de scolarité. Comme le reste du pays, la province fait face à une importante pénurie de logements, en raison d’un doublement de l’immigration légale ces dernières années. Le Canada pense avoir trouvé la solution à cette crise immobilière. Ottawa va limiter le nombre d’étudiants internationaux, en resserrant les critères financiers pour étudier au pays.

En plus des frais de scolarité et du coût des billets d’avion pour se rendre sur leur lieu d’études, les étudiants étrangers devront désormais avoir plus de 20 000 $ par année dans leur compte bancaire pour couvrir leurs frais de subsistance, contre 10 000 $ actuellement. Un étudiant étranger devra donc avoir un minimum de 40 000 $ par année (20 000 pour les études et 20 000 dans son compte) s’il veut étudier au Québec. Ottawa et Québec assurent que ces hausses ne visent pas à réduire le nombre d’étudiants étrangers, mais ces augmentations seront très dissuasives.

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