REPORTAGE – Le royaume, où plus de 4 millions de tonnes d’explosifs ont été déversées entre les années 1960 et 1990, considère son expertise comme un outil d’influence.
Envoyé spécial à Battambang et Siem Reap (Cambodge)
Les deux excavatrices blindées trônent au milieu d’un vaste espace dégagé. Leurs godets spéciaux, sortes de concasseurs articulés équipés de puissantes dents en acier, avalent tout sur leur passage : arbustes, branches, broussailles… et même des mines antipersonnel. « La machine peut creuser sans effort jusqu’à 20 centimètres dans le sol et est conçue pour résister à la détonation d’une mine.explique Ouk Sokin, formateur au Centre cambodgien d’action contre les mines (CMAC). Les modèles les plus avancés résistent même à l’explosion de mines antichars et de certains obus, mais l’explosion endommage la machine. »
Bienvenue à Popel, l’un des sites d’entraînement du CMAC. C’est là, à 30 kilomètres à l’est des temples d’Angkor et sous un soleil de plomb, que 14 démineurs ukrainiens ont été formés ces dernières semaines au maniement du BM-307. Cet engin de fabrication japonaise sert à déminer les terrains minés…