Bourse Entreprise

Au Brésil, X parvient à contourner le blocus ordonné par les tribunaux après un changement technique

Alors que la justice brésilienne a ordonné la suspension de X, un changement technique a été effectué dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 septembre, permettant au réseau social de contourner le blocage, a dénoncé l’Association brésilienne des fournisseurs d’accès Internet (Abrint). « L’application X a été mise à jour (…) pendant la nuit, ce qui a entraîné un changement significatif dans sa structure » Et « Rend le blocage de l’application beaucoup plus compliqué »peut-on lire dans un communiqué de presse d’Abrint.

Mercredi, certains Brésiliens ont eu la surprise d’avoir à nouveau accès à l’application mobile de l’ancien Twitter via leur réseau cellulaire et le Wi-Fi, alors que pour d’autres utilisateurs l’accès restait impossible, comme c’est le cas depuis fin août. Un juge de la Cour suprême fédérale, Alexandre de Moraes, avait alors ordonné la suspension de X, reprochant notamment à la plateforme du milliardaire américain Elon Musk d’avoir ignoré une série de décisions judiciaires liées à la lutte contre la désinformation.

Selon Abrint, « Le nouveau système utilise des adresses IP qui changent constamment »Et « Beaucoup de ces adresses IP sont partagées par d’autres services légitimes, comme les banques, ce qui rend impossible le blocage d’une de ces adresses IP sans affecter d’autres services ».

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés X suspendu au Brésil : le réseau social d’Elon Musk répond aux demandes du gouvernement

« Instabilité dans le blocage de certains réseaux »

Les fournisseurs de services Internet au Brésil sont situés « dans une situation délicate »explique Abrint, ne pouvant agir contre X sans autorisation officielle de l’Agence nationale des télécommunications (Anatel), au risque de voir « entreprises légitimes » bloqué. C’est pourquoi les FAI disent « attendre l’analyse technique et les instructions d’Anatel pour agir ».

Les autorités semblent avoir été prises par surprise. La Cour suprême fédérale « vérifie les informations sur l’accès à X par certains utilisateurs. Apparemment, il s’agit simplement d’une instabilité dans le blocage de certains réseaux »La Cour suprême a indiqué dans un communiqué envoyé à l’Agence France-Presse (AFP). Anatel a indiqué à l’AFP qu’elle enquêtait sur cette affaire. « cas signalés » accès à X, soulignant qu’il n’y avait pas eu « changement de décision » concernant le blocage. Le hashtag Twitterisback (« Twitter est de retour ») a été l’un des plus utilisés mercredi au Brésil.

Elon Musk avait critiqué la suspension, la qualifiant « dictateur » Le juge Moraes, ainsi que la droite brésilienne dirigée par l’ancien chef d’État Jair Bolsonaro, ont fait part de leur désaccord. La décision a cependant été soutenue par le gouvernement du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. Jair Bolsonaro n’a pas tardé à poster à nouveau sur X. « Je félicite tous ceux qui ont œuvré pour la défense de la démocratie au Brésil »il a écrit, croyant que« En interdisant le plus grand réseau social du pays, ce n’est pas une entreprise qui a été punie, mais des millions de Brésiliens ».

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Alexandre de Moraes, un juge intraitable aux trousses de Jair Bolsonaro

D’autres utilisateurs se sont amusés. « Juge Alexandre de Moraes : Je n’ai pas utilisé de VPN pour entrer ici, j’ai juste ouvert l’application pour mon rituel d’abstinence quotidien et j’ai vu que cela fonctionnait »a écrit un utilisateur sur X. « Je n’ai pas 50 ans (000 réaux) « payer pour cette blague »a-t-il ajouté. En bloquant X, le juge Moraes avait menacé d’infliger des amendes aux personnes qui recouraient à « subterfuges technologiques » pour contourner le blocage, par exemple en utilisant des réseaux privés virtuels (VPN).

La suspension de la plateforme au Brésil, où elle comptait quelque 22 millions d’utilisateurs, a déclenché un débat houleux dans le plus grand pays d’Amérique latine et au-delà sur les limites de la liberté d’expression sur les réseaux sociaux.

Le Monde avec l’AFP

Réutiliser ce contenu

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page