DÉCRYPTAGE – Dans ce pays secoué depuis juillet par des manifestations durement réprimées, de nombreuses images font état des violences subies par cette minorité religieuse. Impossible à quantifier, le phénomène est instrumentalisé par les militants fondamentalistes indiens.
L’épilogue de la crise politique au Bangladesh ne semble pas près de s’achever. Alors que ce pays de 171 millions d’habitants vit depuis le 1er juillet au rythme de manifestations lourdement réprimées par la police – au moins 300 personnes auraient été tuées lors des affrontements – et que la Première ministre, Sheikh Hasina, a démissionné et fui le pays lundi 5 août pour rejoindre l’Inde, le sort de la communauté hindoue suscite l’inquiétude.
Au Bangladesh et dans la région, la question des minorités religieuses est très sensible. Dans chaque crise, elles sont presque toujours la cible d’attaques.
Philippe Benoît, maître de conférences à l’Inalco
Depuis plusieurs jours, des images et des vidéos, pour la plupart impossibles à authentifier, circulent sur les réseaux sociaux, X et Facebook en tête, ainsi que sur des services de messagerie cryptés comme Telegram. Ces dernières, supposément prises au Bangladesh, montrent des corps calcinés, des temples incendiés, des magasins pillés, des scènes de viol et même des hommes pendus. Elles ont toutes un point commun : les victimes appartiendraient à la communauté hindoue, une religion minoritaire (8%) dans un pays où les hindous sont les seuls à avoir été tués.