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Au baccalauréat français, les « classiques » sont toujours jeunes

Ce 14 juin, les lycéens de première année découvriront les matières d’écriture du baccalauréat français. Seule certitude : cette journée sera l’aboutissement d’une année de travail qui ressemble beaucoup à celle d’il y a trente ans. Dans le programme : Manon Lescaut de l’Abbé Prévost, La peau du chagrin par Balzac, Gargantua de Rabelais… ou des œuvres classiques. Seule concession à l’époque, il y a eu plus d’auteurs depuis 2018, année où Madame de La Fayette est entrée au programme du baccalauréat littéraire.

Aussi, aujourd’hui comme hier, la génération TikTok comme celle de ses parents a suivi, tout au long de cette année, les horreurs du Chevalier Des Grieux, héros malheureux de Manon Lescaut, déchiré entre moralité et passion. Ou les stratagèmes amoureux de Dorante et Araminte dans Fausses confiances de Marivaux. Au risque de ne pas se reconnaître dans ces héros d’un autre temps ?

« Une culture générale commune »

Renaud Ferreira De Oliveira, inspecteur général, rejette cette idée. « Notre objectif principal est de lier tous les étudiants des sections générales et technologiques à une culture générale commune », il assure. Quel meilleur choix que ces œuvres du patrimoine, connues de tous, qui ont marqué la pensée française ?

Même si les contextes sociétaux ont évidemment changé, le message des classiques est finalement éternel. C’est même ainsi qu’on les reconnaît, défend également Romain Boussot, ancien professeur de lettres, très suivi sur les réseaux sociaux avec sa chaîne YouTube MediaClasse.

Exemple ? « Les étudiants peuvent encore trouver chez Manon Lescaut, bien que publiée en 1731, une question qui les préoccupe : faut-il suivre les normes sociales pour être heureux ? De même, Marivaux pose au fond une question simple : « La fin justifie-t-elle les moyens ? « , cite encore le professeur de français.

D’ailleurs, la magie opère souvent, témoigne Gaëlle Macuba, professeur de lettres à Mulhouse. « Ces textes ne sont évidemment pas les plus faciles d’accès, et souvent les étudiants les apprécient davantage après coup, lorsqu’ils prennent sens pour eux, au terme de tout le travail que nous menons ensemble. »

Rien d’impossible, même pour des étudiants ayant peu de connaissances littéraires. « J’ai déjà entendu « Madame, en fait, j’ai la réponse à la question que vous m’avez posée l’autre jour », ou « Madame, vous savez quoi ? Mon père lisait aussi Balzac… »

« On ne peut pas jeter quelque chose qui a plus de cent ans ! » »

D’ailleurs, cette fonction patrimoniale est justement le sel de ces livres, selon Mathilde Schmidt, qui dirige le CDI du lycée privé catholique Charles-Péguy à Paris. « De la même manière que nous visitons les musées, nous lisons et relisons ces classiques. On ne peut pas jeter quoi que ce soit qui a plus de cent ans ! Il serait incompréhensible qu’un élève puisse terminer sa scolarité sans avoir lu une pièce de Molière, par exemple. »

Mais elle plaide aussi pour une ouverture sur la littérature contemporaine, dont la place a diminué dans les programmes scolaires et sur les listes de l’oral du baccalauréat. « Jusqu’en 2021, nous étions libres de composer nos listes comme nous le souhaitions » confirme Gaëlle Macuba.

Ainsi, au CDI de Charles-Péguy, Mathilde Schmidt tente de jeter des ponts entre les œuvres au programme et la littérature contemporaine. L’établissement s’est ainsi investi dans un projet au nom éloquent : Montaigne. Ce programme est initié par l’Observatoire Pharos, une association qui milite pour le pluralisme et le respect entre les religions. « Cela nous a permis de travailler sur le thème de l’exil à travers Reine Margot d’Alexandre Dumas, mais aussi Maryse Condé ou Tahar Ben Jelloun. C’est cet échange entre le passé et le présent que je trouve intéressant. »

Il y a quelques jours, l’auteure jeunesse Éléonore Devillepoix est venue à la rencontre des élèves. « Elle a tout de suite dit tout ce qu’elle devait aux classiques. » glisse Mathilde Schmidt.

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Le calendrier du baccalauréat

Une partie du baccalauréat général et technologique est déjà réalisée, dans le cadre du contrôle continu qui couvre la première et la terminale et représente 40% de la note. Les épreuves – 60% de la note – commence ce 14 juinpar les tests de français écrits prévus pour les élèves de première année.

Elle sera suivie, pour les étudiants de dernière année, par la rédaction de philosophie (18 juin), tests de spécialité (du 19 au 21 juin), le grand oral (du 24 juin au 3 juillet). Les résultats seront publiés le 8 juillet.

Le baccalauréat professionnel répond à un calendrier spécifique et variable selon les secteurs. Les examens communs de formation générale de terminale auront lieu du 18 au 26 juin. Les résultats seront publiés 8 juillet.

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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