Atteinte d’un cancer du sein à 29 ans, une jeune Ajaccienne Priscillia Fattori témoigne
En mai 2021, le couperet tombe pour Priscillia Fattori. « Les résultats ne sont pas bons. Vous avez un cancer du sein triple négatif (un des plus agressifs, ndlr). » Malgré quelques signes avant-coureurs comme la fatigue, la perte de poids « sans raison », apparition de boutons et de boule au sein gauche, cette jeune femme se dit que « c’est un peu bizarre mais bon, j’ai 29 ans… »et s’en va, » pendant 2-3 mois »laisse cela de côté et continue de travailler comme designer dans le secteur de la construction et de mener sa vie avec Mickael, son mari et Matteu, son fils, aujourd’hui âgé de 8 ans.
La petite taille deviendra grande
Le déclencheur de la consultation gynécologique, c’est lorsque l’on constate que ce qui n’était initialement qu’une petite grosseur a commencé à grossir. « à vue ».
A partir de là, tout s’enchaîne « très vite ». S’ensuit un rendez-vous avec le gynécologue, mammographie, biopsie et douche froide. « Au début, je n’y croyais pas, je lui ai dit : ‘Désolé, tu plaisantes ?’ Il m’a dit : « Non non, pas du tout. » Et voilà, c’était un peu une gifle… Je me suis dit que ce n’était pas possible, qu’ils s’étaient trompés de résultats. »
Une fois l’annonce faite, il est temps que le protocole suive. Prenez rendez-vous au préalable à l’Institut Paoli-Calmettes de Marseille, « Sauf que les délais de traitement étaient trop longs, j’ai décidé d’opter pour le plus rapide. On m’avait parlé du professeur Bonnier, oncologue à la clinique Beauregard, toujours à Marseille, qui suit pas mal de femmes d’ici, alors je me suis tourné vers lui.
De la théorie à la pratique
Face au fameux triple négatif, une semaine d’hospitalisation sera nécessaire pour réaliser plusieurs examens et tests. Malgré son agressivité, « Ils ont pu constater qu’il s’agissait d’un cancer localisé et détecté à temps. » Cependant, le traitement ne sera pas facile et demandera beaucoup d’énergie. « et de la positivité ».
En juin 2021, Priscillia débute la première phase de son traitement avec quatre séances « assez violent » de chimiothérapie étalée sur 15 jours et poursuivra ce processus « un peu plus calme » ensuite, à raison d’une séance par semaine pendant 6 mois, à l’hôpital de Castelluccio, à Ajaccio, avec une équipe « top, très attentif », mais aussi avec les désagréments qui vont avec : reflux gastrique, nausées, perte du goût et de l’odorat, sans oublier la perte de cheveux. Après cette période déjà très éprouvante « mais efficace »il a fallu lui retirer le sein gauche. « Je n’ai pas eu une mauvaise expérience dans le sens où la reconstruction a été immédiate. Le cerveau a bien fait les choses en se disant que c’était mieux qu’une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête. » La dernière étape de ce fastidieux parcours consistera en dix minutes de radiothérapie quotidienne pendant – encore – un mois et demi afin d’éliminer d’éventuels résidus cancéreux, le tout avec, encore et toujours, cette positivité sans faille.