Agé de seulement 18 ans, il a été identifié comme l’auteur du lancer de grenade en pleine rue à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), qui a fait deux blessés graves le 23 mai. Un jeune majeur a été présenté ce vendredi avec deux autres jeunes. hommes, devant un juge d’instruction. Une information judiciaire va être ouverte pour « tentative d’assassinat en bande organisée, destruction de biens d’autrui, détention d’arme de catégorie A », indique Éric Mathais, procureur de la République de Bobigny, qui a requis le placement en détention provisoire des trois suspects.
La vidéosurveillance de la ville d’Aubervilliers a donné un tournant décisif à l’enquête : les auteurs présumés ont été filmés visage découvert sur leur vélo. Cela a permis de retracer leur itinéraire. Deux suspects ont été arrêtés le 27 mai. Le troisième a été arrêté ce mercredi. Il est domicilié à Paris mais vivait à Aubervilliers.
Il a pu expliquer en partie, lors de sa garde à vue prolongée, les circonstances de son recrutement. Selon une information de BFMTV, confirmée par une source proche de l’enquête au Parisien, il a indiqué avoir été approché « le jour même » par un sponsor alors qu’il se trouvait sur un terrain de football. Il devait lancer une grenade devant le bar PMU, Le Réal, situé rue du Moutier à Aubervilliers. Une mission qu’il a dû accomplir contre la promesse de « 2 500 euros », indique une source proche du dossier. Un jackpot auquel il n’aurait pas eu le temps de toucher.
Une victime défigurée sort du coma
Ce soir-là, à 20h30, il lance l’engin explosif, une grenade défensive de fabrication yougoslave, devant le bar du PMU dont le rideau de fer est heureusement tiré. En revanche, un cycliste passé par hasard a pris les projectiles droit dans la tête. Il est en partie défiguré et très grièvement blessé à un bras. Toujours hospitalisé, il est sorti du coma ce jeudi mais sa reconstruction s’annonce très longue. 100 jours d’ITT (incapacité totale de travail) lui ont été provisoirement prescrits. Il n’a pas encore été possible de l’auditionner. Une femme également grièvement touchée par un éclat de grenade a subi une fracture ouverte du majeur. 45 jours d’ITT lui ont été accordés.
L’hypothèse d’une opération montée en lien avec le trafic de drogue est fortement privilégiée. L’objectif aurait été d’« intimider » les trafiquants au point de deal situé à quelques mètres du lieu de l’explosion et non de tuer.