Attal confirme qu’un décret sera pris d’ici le 1er juillet
La veille, lors de sa conférence de presse, Emmanuel Macron restait vague sur cette réforme, affirmant vouloir « construire les modalités » après les prochaines élections.
Malgré les élections à venir, les réformes en cours n’ont pas été abandonnées, notamment l’assurance chômage. Invité sur France Inter ce jeudi matin, le Premier ministre a confirmé que le durcissement des règles en vigueur serait mis en place dans les prochains mois. Un décret en ce sens sera effectivement pris «avant le premier juillet»a-t-il indiqué.
Afin d’obtenir « le plein emploi », l’exécutif entend travailler sur les rémunérations, sur la qualité de l’emploi, mais aussi sur l’assurance chômage. Après l’échec des discussions entre partenaires sociaux, « une réforme a été élaborée », a rappelé Gabriel Attal. Le décret permettant sa mise en place sera pris d’ici le mois prochain : « elle reste sur les paramètres qui étaient ceux qui ont été mis en place dans la réforme de 2019, et (elle) s’accompagne d’un meilleur accompagnement des chômeurs vers leur retour à l’emploi », a ajouté le leader de la majorité. Et de préciser que la réforme « c’est-à-dire : il faudra travailler huit mois sur les 20 derniers mois pour toucher le chômage ».
Pour le moment, le projet de décret est examiné par le Conseil d’Etat. La veille, lors de sa conférence de presse, Emmanuel Macron restait vague sur l’avenir de cette réforme : s’il disait« présumer »le chef de l’Etat s’est voulu ouvert sur ses contours, précisant qu’il souhaitait « construire les modalités » après les prochaines élections législatives, dans quelques semaines. La réforme devrait également permettre d’économiser plusieurs milliards d’euros – jusqu’à 5,4 milliards par an, d’ici quatre à cinq ans, selon l’Unédic.
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De leur côté, les oppositions comme les syndicats s’inscrivent contre ce nouveau tour de vis qui touche les chômeurs. Dans un communiqué commun publié mercredi, les représentants des salariés ont appelé l’exécutif à « abandonner » à ce projet. « Toutes ces réformes ont eu des conséquences directes et graves pour les personnes privées d’emploi, tant sur le montant des allocations (-17%), que sur la durée moyenne d’indemnisation. (- 25 %), et une baisse du nombre de personnes indemnisées par rapport au nombre inscrit (seulement 38 % le sont) »soulignent les huit organisations, dont la CFDT, FO et la CGT. « Même si le gouvernement vient de subir un véritable désaveu lors des dernières élections européennes, il est temps d’abandonner la réforme la plus inutile, la plus injuste et la plus violente jamais vue »ajoutent-ils.