Attal annonce un durcissement des règles « pour aller vers le plein emploi »
Le Premier ministre a confirmé ce samedi 25 mai que les règles d’indemnisation de l’assurance chômage seront durcies à partir du 1er décembre. La durée d’indemnisation sera réduite à 15 mois « dans les conditions actuelles », c’est-à-dire si le taux de chômage reste inférieur à 9% , pour les chômeurs de moins de 57 ans.
Règles d’indemnisation de l’assurance chômage sera durci à partir du 1er décembre « pour tendre vers le plein emploi » et « valoriser encore plus le travail », a confirmé Gabriel Attal dans un entretien publié ce samedi 25 mai dans La Tribune dimanche.
La durée d’indemnisation sera réduite à 15 mois « dans les conditions actuelles », c’est-à-dire si le taux de chômage reste inférieur à 9%, pour les chômeurs de moins de 57 ans. Et il faudra avoir travaillé 8 mois sur les 20 derniers mois pour être indemnisé, contre 6 mois sur les 24 derniers mois actuellement, a précisé le chef du gouvernement. Ces éléments confirment les idées données cette semaine aux partenaires sociaux par la ministre du Travail Catherine Vautrin.
Entrée en vigueur le 1er décembre
Gabriel Attal a précisé que le gouvernement prendrait un décret le 1er juillet pour que la réforme « puisse entrer en vigueur le 1er décembre ». Changer les règles d’indemnisation nécessite une mise à jour des systèmes d’information de France Travail (anciennement Pôle Emploi) qui ne peut se faire du jour au lendemain.
Le Premier ministre a également a confirmé la création d’une « prime à l’emploi des seniors ». Grâce à cette mesure, « un senior au chômage qui reprend un emploi moins bien rémunéré que son emploi précédent pourra cumuler son nouveau salaire avec son allocation chômage » et « regagnera ainsi sa rémunération initiale, pendant un an », a expliqué Gabriel Attal. Les syndicats avaient indiqué que les salaires seraient ainsi indemnisés à hauteur de 3 000 euros.
Consultation sur le système de bonus malus sur les contrats courts
Le système de bonus malus sur les contrats courts, critiqué par les employeurs et aujourd’hui limité à sept secteurs d’activité, fera l’objet d’un examen sur « l’opportunité de l’étendre selon l’évaluation de conduire ».
« Je charge (la ministre du Travail) Catherine Vautrin de mener une concertation pour identifier les secteurs qui auront vocation à entrer dans ce système et à quel rythme », a détaillé le chef du gouvernement.
Reçu par le ministre du Travail cette semaine, le président du Medef Patrick Martin avait affiché son « soutien à la réforme » tout en se disant opposé « à une généralisation voire une simple extension du bonus malus ».
Il défend les règles « incitatives »
Enfin, le Premier ministre a confirmé l’ajout d’un nouveau seuil pour réduire la durée d’indemnisation, déjà réduite de 25% depuis février 2023, voire plus si le taux de chômage descend en dessous de 6,5%. Il n’a pas précisé combien. La CGT avait indiqué que cette durée serait dans ce cas réduite de 15 points de pourcentage supplémentaires, soit 40 %, ce qui la ramènerait à 12 mois.
« Pour préparer le rebond économique de 2025 que nous annoncent les prévisionnistes, j’espère que les règles seront encore plus incitatives lorsque la croissance reprendra et que le taux de chômage diminuera », a déclaré Gabriel Attal.
La CGT opposée à la réforme
Pour le Premier ministre, « il ne s’agit pas d’une réforme de l’économie, mais de la prospérité et de l’activité ». « Le gain se mesurera par un plus grand nombre de Français qui travailleront. Et donc plus de financement pour notre système», a-t-il assuré. Selon le ministère du Travail, le gouvernement attend 3,6 milliards d’euros d’économies grâce à la réforme et prévoit une augmentation « de 90 000 personnes occupées ».
Un durcissement de la condition d’affiliation générerait à lui seul 2,8 milliards d’économies, selon la CGT. « C’est vraiment une mesure anti-jeunes », a réagi Denis Gravouil, négociateur sur l’assurance chômage à la centrale de Montreuil, pour qui l’absence de décision d’extension de la prime d’amende montre que « le gouvernement est totalement aligné sur les intérêts des employeurs.
Reprenant les mots utilisés selon lui par Sophie Binet devant Catherine Vautrin, il a jugé que la réforme était « criminelle », citant des études sur la santé des chômeurs et de leur entourage qui montrent « le taux de suicide des chômeurs en fin d’études ». droits est deux fois plus élevé que parmi la population active.