« Attachant et respectueux »… Qui était Nessim Ramdane, le chauffeur VTC abattu par un adolescent ?

Le trafic de drogue a fait une nouvelle victime innocente à Marseille. Nessim Ramdane, chauffeur de VTC de 37 ans, a été abattu de sang-froid ce vendredi d’une balle dans la nuque par un très jeune tueur de 14 ans alors qu’il refusait de l’amener à commettre son crime. Enfant des quartiers du nord, Nessim Ramdane a fui ce milieu, trop souvent toxique quand il n’est pas mortel, pour s’installer il y a deux ans avec sa famille dans un logement social à Saint-Zacharie, petite ville varoise située à une trentaine de kilomètres à l’est de Marseille.

Depuis, les hommages se multiplient, notamment dans le monde amateur du football provençal où les qualités de joueur et d’homme de Nessim Ramdane étaient largement reconnues : « Nessim était une personne de grand cœur et un joueur hors du commun », s’exprime sur Facebook L’Etoile Sportive. Fosséenne, le club de Fos-sur-Mer où a joué Nessim entre 2016 et 2018.

Il étudiait pour un diplôme d’entraîneur de football

D’Endoume à Gignac, de Consolat à Saint-Zacharie et jusqu’à Six-Fours pour cette saison, Nessim avait évolué parmi les meilleurs clubs amateurs de la région. A 37 ans, et alors que sa carrière est sur une pente descendante, il est en passe d’obtenir un brevet d’instructeur de football (BMF), un diplôme lui permettant d’entraîner contre rémunération. « Tu étais tellement quelqu’un de bien, (…) Je suis vraiment triste de ta disparition soudaine alors qu’on était tous censés se voir pour la remise des diplômes », regrette Kali, un joueur de Mazargues avec qui Nessim a pris le BMF. « Nous perdons un homme au grand cœur, un papa formidable, un ami fidèle », a rendu hommage au Var.

En plus de sa passion pour le football, Nessim a exercé plusieurs emplois pour subvenir aux besoins de sa famille. Il avait créé deux micro-entreprises, dans le conseil en énergie et la vente par correspondance, et avait donc également débuté comme chauffeur VTC pour la plateforme Bolt.

Nouveau visage de la violence aveugle des narcos

Son ancien club de Fos décrit également un homme « attachant et respectueux », au « fort caractère ». Un personnage qui l’a amené à s’opposer à la « sauvagerie sans précédent », dénoncée par le procureur de Marseille Nicolas Bessone, des « tueurs de bébés » et de leurs sinistres employeurs dans les réseaux marseillais.

Nessim Ramdane laisse derrière lui sa femme et ses trois enfants : des jumeaux de onze ans et une fille de quatre ans. Et le souvenir d’un homme qui voulait vivre de sa passion en offrant à sa famille un cadre de vie qu’il n’avait pas eu la chance d’avoir dans son enfance. Il est devenu une énième victime de la violence froide, aveugle et absurde des trafiquants de drogue marseillais.