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Atos, toujours otage de sa restructuration financière

Pour Atos, ce sont les journées les plus longues. Alors que le conseil d’administration du groupe IT s’est engagé début avril, lors de l’ouverture de sa procédure de conciliation, à « sélectionner une solution de restructuration financière acceptable et cohérente d’ici le 31 mai 2024 », il n’a toujours pas tranché entre les offres de David Layani et Daniel Kretinsky, les deux candidats déclarés au rachat. Déjà reportée au 6 juin, l’annonce du verdict a été reportée « jusqu’au début de la semaine du 10 juin »selon un communiqué publié jeudi 6 juin, laissant près de 100 000 salariés et des milliers de clients ou fournisseurs dans le brouillard, otages d’interminables prises de décisions.

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« Le conciliateur (Hélène Bourbouloux) a demandé un délai supplémentaire pour maximiser le soutien des créanciers financiers de l’entreprise à leur proposition préférée »explique Atos. « Les deux parties ont soumis des propositions de restructuration révisées pour améliorer certains des termes de ces propositions » Et « ces discussions (…) sont dans le meilleur intérêt de la société »défend le groupe informatique.

Les discussions sont en réalité gelées, entre banques, plutôt favorables à l’offre de Daniel Kretinsky, et détenteurs d’obligations penchant au contraire vers David Layani. Ces deux catégories de créanciers ont les mêmes droits, ce qui empêche l’un d’avoir priorité sur l’autre et d’imposer sa décision. Ils détiennent également chacun la moitié des 4,8 milliards d’euros de dette d’Atos, ce qui rend difficile l’obtention de la majorité des deux tiers nécessaire pour faire adopter un projet de rachat.

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Dans le camp de David Layani, soutenu par huit grands créanciers obligataires, la colère règne, soupçonnant que les dérapages dans le calendrier sont un moyen d’inciter Daniel Kretinsky à améliorer les contours de son offre de rachat. En fait, l’homme d’affaires tchèque a modifié sa proposition à plusieurs reprises. Après avoir défendu la revente des activités dites « numériques » d’Atos s’il venait à mettre la main sur le groupe, il a souscrit à l’idée défendue par son concurrent de maintenir son intégrité. Ces dernières heures, il a également proposé aux obligataires un mécanisme d’intéressement au capital d’Atos, à hauteur de 20%, ce qu’il n’avait pas prévu initialement. D’autres points, plus techniques, ont également été modifiés, afin de rendre l’offre plus attractive pour les obligataires.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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