Atlético de Madrid – Lille : « matraqué et menotté sans raison par la police espagnole », la soirée gâchée d’Antoine, supporter du LOSC
Dans l’euphorie de la victoire et un scénario rocambolesque, mercredi soir, à Civitas Métropolitano, des scènes de violence sont passées inaperçues dans la tribune réservée aux supporters nordistes. Ils étaient près de neuf cents massés au dernier niveau d’un virage. et plusieurs d’entre eux furent victimes du zèle de la police espagnole.
» La tension était palpable dès l’arrivée au stade », nous a-t-on assuré à plusieurs reprises. Via X (anciennement Twitter), un fan, témoin de ces scènes, a lancé un appel à témoins pour identifier les dérives de l’autorité. L’un d’eux a vu quatre représentants de la police se précipiter sur lui alors qu’il posait un pied sur une marche au lieu de rester assis. Trois ou quatre autres ont été battus. Antoine, 28 ans, originaire d’Arras, a accepté de témoigner. » Je me suis retrouvé matraqué et menotté sans raison par la police espagnole. Ma soirée a été gâchée », résume-t-il.
La journée avait pourtant bien commencé. Ce fan de Dogue a rejoint la capitale madrilène avec sa famille et ses amis. Il s’était rendu sur la Plaza del Céfiro pour prendre sa place et se diriger vers le stade. Jusqu’à la pause, tout allait bien pour lui. Il est en tribune active derrière la bâche des Dogues d’Honneur. Il sent que les stadiers augmentent la pression. » Nous n’avions rien fait de mal mais ils ont commencé à nous pousser et à essayer de nous faire asseoir. Quand ils ont commencé à porter des gants, on a compris que ça allait être compliqué. Ils ont essayé de nous provoquer et nous sommes tous restés pacifiques. Même lorsqu’un steward a délibérément frappé l’un de nous au visage », raconte Antoine. « L’ambiance était hostile et la police espagnole a rapidement pris le relais des stewards. Personne n’a compris, même les services de sécurité du LOSC qui ont fait de leur mieux pour calmer la situation. »
Pour le Nordiste, habitué des déplacements européens, la mi-temps s’est très mal passée. Il souhaite rejoindre sa mère, placée sur le côté, pour prendre des nouvelles d’elle. Lorsqu’il passe parmi les policiers, l’un d’eux le pousse violemment et tombe lui-même dans les escaliers.. La descente aux enfers est pour Antoine. » Six policiers sont tombés sur moi, m’ont donné des coups de pied et m’ont frappé avec des matraques. J’avais trois genoux devant le visage et j’étais coincé. Ils m’ont ensuite menotté et m’ont laissé dans un coin », explique le trentenaire. « Ils m’ont alors dit qu’ils allaient vérifier les caméras de surveillance pour voir si j’avais bousculé leur collègue ou non. Je savais que je ne l’avais pas fait. »
Il ne porte pas plainte car « ça ne sert à rien »
Le match a évidemment repris et le Nordiste n’a rien vu de l’égalisation d’Edon Zhegrova. Il ne verra plus rien des performances de son club. Les policiers reviennent de leur visionnage, libèrent Antoine et lui demandent de quitter le stade sans protester. Et donc sans voir la fin du match. Dehors, il a rassuré sa famille avant de les attendre. » C’était super violent. J’ai été un peu choqué », conclut l’Arrageois qui s’en sort avec des écorchures aux genoux et de fortes douleurs au nez. Il ne portera pas plainte. car cela ne servirait à rien. Ce sont des choses qui ne devraient pas arriver dans un stade. Et ça ne devrait pas être dangereux d’aller soutenir son équipe. »