Athènes menacée par les flammes, la Grèce appelle l’UE à l’aide

D’énormes incendies ont continué de se propager lundi dans la banlieue nord-est d’Athènes malgré le déploiement de centaines de pompiers, forçant des milliers d’habitants à fuir leurs maisons et poussant la Grèce à appeler l’UE à l’aide.

Dans des scènes sans précédent dans la capitale, des habitants portant des masques pour se protéger des fumées suffocantes ont aspergé leurs maisons d’eau, espérant les rendre moins vulnérables aux flammes qui se sont propagées dans les banlieues boisées de Nea Penteli et Vrilissia.

Dans les deux villes, des images télévisées ont montré des flammes ravageant des voitures et des toits d’immeubles, avec des hélicoptères survolant les lieux et larguant de l’eau pour tenter de combattre l’incendie.

« C’est la première fois que le feu atteint ici », a déclaré Melina Kritseli, 40 ans, une fonctionnaire vivant dans une maison blanche de deux étages à Patima Halandriou, une autre banlieue d’Athènes qui a été évacuée.

« J’ai emmené mes enfants chez une amie pour être en sécurité », a-t-elle raconté à l’AFP pendant que son mari arrosait le sol et la pelouse autour de leur maison.

« La situation est dramatique », a déclaré à newsitgr la maire de Penteli, Natassa Kosmopoulou. « Une école et des maisons sont en feu et je vois le feu se rapprocher de la mairie ».

L’incendie, dont la fumée recouvre une partie de la capitale, s’est déclaré dimanche après-midi à Varnavas, à 35 km au nord-est d’Athènes, et sa propagation rapide a contraint le pays à lancer un appel à l’aide.

« Le mécanisme de protection civile de l’UE a été activé à la demande des autorités grecques », a déclaré lundi dans un communiqué le porte-parole de l’Union européenne, Balazs Ujvari, ajoutant que l’Italie, la France, la République tchèque et la Roumanie envoyaient des renforts.

« Nous soutenons la Grèce alors qu’elle lutte contre des incendies dévastateurs », a écrit la commissaire européenne Ursula von der Leyen sur X.

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a indiqué que la France enverrait 180 pompiers, 55 camions et un hélicoptère. L’aide de l’Espagne et de la Turquie est également en cours de « finalisation », a indiqué le ministère grec de la Protection civile.

L’incendie a déjà contraint les autorités à ordonner lundi l’évacuation de nouvelles villes de la banlieue nord-est d’Athènes, après celle de la ville de Marathon la veille, qui compte plus de 7.000 habitants.

Dans la matinée, cinq municipalités ont été évacuées, ainsi que deux hôpitaux, un pédiatrique et un militaire. Simos Roussos, le maire de Chalandri, l’une des plus grandes banlieues d’Athènes avec plus de 70.000 habitants, a également demandé aux habitants des quartiers proches de l’incendie de quitter leur domicile.

« En raison de la direction du vent, nous avons décidé une évacuation préventive (…) Le feu est très proche », a-t-il déclaré à la chaîne de télévision ERT.

« Les forces de protection civile luttent toute la nuit et malgré des efforts surhumains, le feu continue de se propager très rapidement et se dirige vers Penteli », a expliqué Vassilis Vathrakogiannis, porte-parole des pompiers.

« Catastrophe biblique »

Les autorités grecques ont ouvert le stade olympique OAKA, dans le nord d’Athènes, pour accueillir des milliers de personnes déplacées. Un pompier a été grièvement blessé et un autre hospitalisé pour des problèmes respiratoires, selon un porte-parole des pompiers.

L’incendie a ravivé les souvenirs de la catastrophe de Mati, la zone côtière près de Marathon où 104 personnes sont mortes en juillet 2018 dans une tragédie imputée à des retards et des erreurs d’évacuation.

« Nous sommes face à une catastrophe biblique. Notre municipalité entière est en proie aux flammes », a déclaré le maire de Marathon, Stergios Tsirkas, à la télévision Skai.

Selon l’ERT, le front de feu s’étend désormais sur plus de trente kilomètres.

Au total, 670 pompiers et 183 véhicules ont été déployés, et 32 ​​avions survolent la zone, a déclaré le ministre de la Protection civile, Vassilis Kikilias.

« Nous travaillons tous 24 heures sur 24 », a déclaré à l’AFP Marinos Peristeropoulos, pompier déployé à Grammatiko, l’un des sites les plus touchés par les incendies. « Le feu s’est propagé très rapidement à cause du vent fort ».

Dans la capitale grecque, le syndicat des pneumologues a mis en garde contre les exercices physiques en plein air et conseillé aux femmes enceintes et aux personnes fragiles de limiter leurs sorties en extérieur. Les incendies ont poussé le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis à écourter ses vacances.

Oliviers brûlés

Des conditions météorologiques extrêmes devraient être difficiles tout au long de la semaine.

La Grèce est particulièrement vulnérable aux incendies de forêt après un hiver très sec. Les mois de juin et juillet ont été les plus chauds depuis le début des relevés en 1960.

Les scientifiques avertissent que les émissions de combustibles fossiles aggravent la durée, la fréquence et l’intensité des vagues de chaleur dans le monde.

D’autres régions d’Europe sont également confrontées à des températures élevées : certaines régions françaises ont dépassé les 40°C dimanche. A Rome, les températures devraient atteindre 38°C lundi et rester autour de 36°C cette semaine.

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