Asthme, coqueluche, covid : en Bretagne, une rentrée fraîche propice à la reprise des maladies
Ray Richard
La rentrée des enfants en septembre est souvent synonyme de reprise des problèmes respiratoires. C’est le cas pour l’asthme, cette année encore. En Bretagne, l’agence Santé publique France (SPF) a constaté « une très forte augmentation des passages aux urgences et des consultations SOS Médecins » pour cette raison, durant la semaine de la rentrée. Les Bretons de moins de 15 ans sont particulièrement touchés, puisqu’ils ont représenté 40% des patients ayant consulté pour asthme auprès des médecins urgentistes de ville SOS Médecins, du 2 au 8 septembre, contre 31% la semaine précédente.
Traitements arrêtés pendant les vacances
L’asthme, qu’il soit dû à une allergie aux acariens, aux moisissures, à une infection respiratoire ou à la pollution de l’air, provoque une inflammation des bronches et des épisodes d’inconfort respiratoire. Une poussée des cas est enregistrée chaque mois de septembre. Pourquoi ? « Il arrive souvent que le traitement de fond suivi par les enfants soit mis en pause pendant les vacances scolaires. Ils sont au soleil, dehors, et moins en contact avec les allergènes. Et quand ils retournent en classe, ils ne sont plus traités et sont à nouveau exposés à ces allergènes », constate Alain Le Tertre, responsable de la cellule bretonne de SPF. Généralement, le pic de l’asthme est atteint dans les deux semaines qui suivent la rentrée, précisent les spécialistes.
Concernant les infections respiratoires aiguës, qui peuvent être source d’asthme, le réseau de médecins généralistes Sentinelles a observé des taux d’incidence en hausse chez les enfants de moins de 4 ans en France, au cours de la semaine du 2 au 8 septembre. Tous âges confondus, il s’établit à 108 cas pour 100 000 habitants. Ce taux est presque le double (203) en Bretagne, le plus élevé enregistré parmi les régions françaises.
« Le fait que nous soyons davantage confinés dans des salles moins aérées favorise la transmission entre les élèves. C’est vrai pour toutes les maladies qui circulent dans l’air et la coqueluche n’y échappe pas. »
Transmission favorisée dans les espaces clos
La coqueluche, dont on parle beaucoup depuis le début de l’année, est entrée dans une phase de baisse en août, constate Alain Le Tertre. L’épidémiologiste note cependant que cette maladie bactérienne, qui provoque de fortes quintes de toux, pourrait profiter de la fraîcheur de la rentrée : « Le fait que nous soyons davantage confinés dans des locaux moins aérés favorise la transmission entre élèves. C’est vrai pour toutes les maladies qui circulent dans l’air et la coqueluche n’y échappe pas. »
Autre infection favorisée par le retour à la vie en intérieur : le covid-19 : « On constate à nouveau une augmentation des hospitalisations, mais cela reste à des niveaux très faibles, à l’image des petites variations des derniers mois. Cette augmentation ne fait pas craindre de regain épidémique », rassure le patron de Santé publique France.
Plusieurs maladies sont encore absentes en Bretagne. La bronchiolite ne devrait pas apparaître avant fin octobre, comme la grippe. « Nous sommes encore dans une période calme pour les maladies respiratoires et c’est une bonne chose », estime Alain Le Tertre. L’épidémiologiste conseille tout de même, pour limiter leur circulation, de « penser à aérer, à respecter les gestes barrières, comme se laver les mains, ou porter un masque quand on est malade. C’est un geste altruiste pour éviter de contaminer les autres. »