Assurance-emploi : la durée des prestations de maladie passe à 26 semaines

Depuis dimanche, des changements sont en vigueur pour les prestataires de l’assurance-emploi, notamment la durée des prestations de maladie, qui est passée de 15 à 26 semaines.
Ottawa estime que 169 000 Canadiens seront touchés par ces changements. Cependant, l’ajustement n’est pas rétroactif : seules les nouvelles demandes seront concernées par ces modifications.
Selon l’Alliance interprovinciale de l’assurance-emploi, ces changements ne sont pas assez généreux.
Rappelons que le premier ministre Justin Trudeau l’avait promis en 2015. Trois mandats plus tard, sa promesse est toujours en suspens.
« Une personne qui va s’absenter du travail en raison d’un accident, elle sera indemnisée par la CNESST à raison de 90 % de ses prestations, tandis que les prestations de maladie […] on remplace le taux à 55 % », a expliqué le coordonnateur de l’Action populaire Rimouski-Neigette, Michel Dubé.
« Nous en sommes arrivés au point où le gouvernement libéral livre la marchandise et tient sa promesse, a pour sa part scandé le député de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas.
« Sa promesse est de déposer d’ici la fin de l’année un plan global de réforme de l’assurance-emploi. Et là, on arrive à la fin de l’année », a-t-il ajouté.
Au total, l’Alliance interprovinciale de l’assurance-emploi a annoncé 13 revendications pour une éventuelle réforme. Parmi les principaux figurent :
- Abaisser les critères d’admissibilité à l’assurance-emploi de 700 à 420 heures
- Augmentation de 26 à 35 semaines de prestations
- Augmenter le montant des prestations de 55 à 70 %
- Participation de l’État au régime
Selon divers syndicats, même si on vit dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, « il serait illogique de demander aux travailleurs saisonniers de retourner sur le marché du travail à temps partiel pour devenir admissibles à l’assurance-emploi. »
« Il y a un manque d’employés partout, mais prenez les mois de juin à septembre [le temps pour le travail saisonnier], tout le monde travaille. Mais quand vient la chute, les gens qui travaillent déjà toute l’année et les saisonniers [qui retourneraient] sur le marché du travail… il n’y a pas assez de travail pour tout le monde », a déclaré Yves-Aimé Boulay, de la FTQ Bas-Saint-Laurent-Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine.
« Combien de Tim Hortons sont déjà fermés ? Ils sont ouverts toute l’année ! Il y a déjà une pénurie de personnel alors qu’on peut travailler toute l’année. Imaginez dans l’industrie saisonnière quand on sait que cela nous prend 700 heures [pour être éligible à l’assurance-emploi]», a ajouté Pauline Bélanger, du conseil central de la CSN du Bas-Saint-Laurent.
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