Assurance chômage : L’Unédic prédit une catastrophe pour les chômeurs avec la nouvelle réforme

Un tiers des allocataires y perdrait, selon l’hypothèse la plus défavorable aux chômeurs retenue par le gouvernement pour sa nouvelle réforme, selon l’Unédic. Dans un document interne présenté vendredi 17 mai à ses administrateurs, l’organisme gestionnaire du régime d’indemnisation a étudié les conséquences de scénarios possibles pour réaliser des économies sur l’assurance chômage.

Les contours de la nouvelle réforme restent encore flous. Mais, en mars, le Premier ministre Gabriel Attal a évoqué les trois leviers possibles : la durée, le niveau d’indemnisation et les conditions d’affiliation – c’est-à-dire le temps travaillé nécessaire pour être indemnisé. Selon le document révélé par le monde, 11 % des allocataires seraient concernés si les conditions d’affiliation passaient aujourd’hui de six mois à sept mois, pour une économie de 400 millions d’euros. L’estimation monterait à 31% si c’était à douze mois (2,3 milliards d’économies).

« Nous sommes dans le piège de la pauvreté »

Les premières victimes seraient les chômeurs de moins de 25 ans ou ceux qui sortent d’un CDD ou d’un intérimaire. Olivier Guivarch, négociateur CFDT sur l’assurance chômage, assure à l’AFP que « les personnes les plus éloignées de l’emploi et d’un emploi de qualité » seront les plus touchés, avant de se désoler : « Nous sommes dans le piège de la pauvreté. »

Quant aux autres leviers, une réduction à douze mois de la durée d’indemnisation, au lieu de dix-huit mois actuellement, pour les moins de 53 ans, se traduirait par une couverture moindre pour 45 % des allocataires et des dépenses réduites de près de 6 milliards pour l’Unédic. Cette fois, les plus de 25 ans bénéficiant d’une rémunération supérieure à la moyenne ou après un licenciement conventionnel seraient les plus pénalisés.