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assiégée à El-Fasher au Nord Darfour, l’armée relance la guerre à Khartoum

De la fumée s'élève lors d'affrontements entre les paramilitaires des Forces de soutien rapide et l'armée, à Khartoum, au Soudan, le 26 septembre 2024.

Au Soudan, la fin de la saison des pluies a annoncé la reprise de la guerre. Ces derniers mois, profitant d’une relative accalmie à une époque où le terrain était difficile à franchir, les Forces armées soudanaises (FAS), dirigées par le général Al-Bourhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », qui se déchirent depuis le 15 avril 2023, s’était réarmé et réorganisé, en vue de préparer une nouvelle phase du conflit. Aujourd’hui, la pluie a cessé et les combats s’intensifient.

Vers 2 heures du matin, jeudi 26 septembre, les FAS ont lancé une grande offensive à Khartoum, centre névralgique des affrontements depuis le début de la guerre. L’opération, combinant frappes aériennes et assauts terrestres, a été lancée depuis la ville voisine d’Omdurman, reprise en février depuis les RSF. L’objectif est de déloger les troupes paramilitaires qui tiennent toujours le centre-ville de Khartoum et, au nord, la ville de Bahri.

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Alors que les soldats de l’armée régulière parviennent à franchir deux des ponts qui enjambent le Nil Blanc et le Nil Bleu, donnant lieu à de violents combats, toutes les télécommunications sont coupées dans la capitale. Contacté par Le mondeLes agents du FAS n’ont pas souhaité commenter l’opération en cours. La FSR, de son côté, affirme avoir riposté aux attaques de l’armée régulière.

L’ONU appelle à une « action immédiate »

Sans évoquer l’offensive de ses troupes à Khartoum, le général Al-Bourhane s’est exprimé jeudi devant l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, cherchant à se présenter comme un chef d’Etat œuvrant à mettre un terme au conflit. Si les Nations Unies ont appelé à un « action immédiate » Pour protéger les civils et arrêter les combats au Soudan, depuis dix-sept mois, toutes les tentatives de médiation ont échoué.

La reprise des affrontements dans la capitale – qui se sont poursuivis vendredi matin – fait craindre de nouvelles victimes, alors que, depuis des semaines, tous les regards sont tournés vers la province du Nord Darfour et sa capitale, El-Fasher, à l’ouest du pays. Depuis mai, le dernier bastion du FAS dans cette région est assiégé par les troupes du général « Hemetti ». Malgré la multiplication des condamnations internationales et les appels répétés à lever le siège de cette ville de deux millions d’habitants, les RSF intensifient leurs attaques et progressent rapidement.

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« Depuis deux semaines, nous nous réveillons au son des explosions. Du matin au soir, on entend les combats à proximité. Après des mois de siège, il n’y a plus de ravitaillement, tout est devenu extrêmement cher. La plupart des gens ne prennent qu’un seul repas par jour. »explique Mohammed Haroun, un humanitaire, par téléphone.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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