Assassin’s Creed : la licence est enfin prête à faire le deuil de Desmond – Actualités
Desmond vous manque-t-il ? Eh bien, sachez que Marc-Alexis Côté, le producteur exécutif de la licence Assassin’s Creed, est également porté disparu. Lors d’un événement lié aux BAFTA, le monsieur a évoqué la fin de cet arc et la difficulté que rencontrait la licence à proposer une histoire moderne riche de sens et véritablement prenante depuis. Abandonnant complètement pendant un temps cette partie de l’aventure, Ubisoft a alors tenté d’introduire un nouveau personnage, Layla. Mais malgré tous leurs efforts, les équipes n’ont pas réussi à faire de Layla un personnage aussi important que Desmond. La faute à un schéma narratif trop répétitif et des épisodes plus espacés dans le temps, rendant cet arc sporadique plus difficile à suivre. « À mesure que cette approche devenait de plus en plus répétitive, les acteurs et les critiques estimaient que l’histoire moderne était devenue une préoccupation subsidiaire. » avoue Marc-Alexis Côté, « un peu comme une quête secondaire plutôt que comme une partie intégrante de l’expérience globale. »
Difficile donc de trouver un équilibre narratif entre ces deux récits, surtout quand l’arc moderne s’avère plus handicapant qu’autre chose. Marc-Alexis Côté a en effet soulevé deux points problématiques. Le premier est la complexité et « charge cognitive » créé par ce double récit qui peut vite perdre les nouveaux venus. Autre point problématique : le risque de détourner le joueur de l’objectif initial de la franchise. Selon Côté, « L’accent continu mis sur les personnages à la recherche d’artefacts Isu a rendu le scénario plus prévisible et a réduit l’importance du conflit entre les Templiers et les Assassins à une simple quête de pouvoir sur – soyons honnêtes – des reliques magiques. Ce changement nous a éloigné de ce qui était le cœur de la licence : explorer l’histoire. » Il fallait donc faire le deuil une fois pour toutes du schéma qui fonctionnait si bien avec Desmond Miles mais qui peinait à perdurer sans lui.
Une fois cela dit, que faire ? Tout simplement moderniser la formule pour répondre aux besoins de la licence et des joueurs. C’est bien entendu Assassin’s Creed Shadows qui aura la lourde tâche d’établir les bases de cette nouvelle approche. Si le but est de recentrer l’intrigue autour du récit historique, les intrigues les plus modernes seront là pour la mettre en valeur. « En établissant des parallèles significatifs entre le passé et le présent, nous souhaitons rétablir l’équilibre qui a longtemps fait la marque de la licence » explique le producteur exécutif. Ainsi, l’intrigue moderne devrait se concentrer sur des sujets tels que la recherche d’identité et l’influence que le passé peut avoir sur celle-ci. « Ces thématiques permettront d’aborder des problématiques contemporaines : liberté versus contrôle, pouvoir du savoir et conflit entre individualité et conformité, le tout à travers le prisme de l’Histoire. »
Il faut dire qu’avant même sa sortie Shadows illustre déjà clairement certaines préoccupations de notre société moderne. Le tumulte nauséabond provoqué par la simple présence de Yasuke et Naoe en est un triste exemple. Un point sur lequel Marc-Alexis Côté est également revenu, dénonçant « mensonges, demi-vérités et attaques personnelles en ligne » sur l’impact « dévastateur ». Comme il le rappelle, « Assassin’s Creed a toujours exploré tout le spectre de l’histoire et, de par sa nature profonde, cette histoire est diversifiée. » Mais certains ont évidemment préféré quand cette diversité restait bien cachée sous le capot des Assassins…
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