Ascometal, en redressement judiciaire, voit son avenir sérieusement compromis après le retrait de l’italien Venete
« L’annonce a eu l’effet d’un coup de massue sur les salariés. » Yann Amadoro, délégué CGT d’Ascometal, est stupéfait. Comme le reste de l’entreprise, le syndicaliste a appris vendredi 24 mai le retrait du groupe italien Venete, seul repreneur connu à ce jour de la division automobile du sidérurgiste. Cette nouvelle met en péril l’avenir de trois des cinq sites de l’entreprise, actuellement en redressement judiciaire. Deux se trouvent en Lorraine, à Hagondange (Moselle) qui abrite le siège social, le centre de recherche et une usine, et à Custines (Meurthe-et-Moselle). Le troisième est à Saint-Etienne. Au total, cela représente 627 emplois.
« Il n’y a plus de dialogue entre Venete et Swiss Steel (le propriétaire actuel), ce qui met en péril la relance car il n’y a pas de plan B”poursuit Yann Amadoro.
La date limite de dépôt des demandes de reprise est en effet fixée au lundi 27 mai, le tribunal de Strasbourg devant statuer le 30 mai. La mauvaise nouvelle a été communiquée aux administrateurs judiciaires par courrier jeudi soir. Dans cette missive, Venete explique qu’il renonce en raison d’une des conditions suspensives posées : celle exigeant que le désamiantage et le dépoussiérage de l’usine située à Hagondange, qui s’élève à 11 millions d’euros, soient pris en charge par les Suisses. Groupe acier.
« Cette condition est essentielle pour (le groupe) Venete, totalement étrangère à ces risques environnementaux et qui ne peut les supporter. Malgré vos efforts et ceux de Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), rien ne permet de conclure que Swiss Stell prendra en charge ces frais.»a écrit aux dirigeants Alessandro Banzato, le président de la société italienne, dans cette lettre que nous avons pu consulter. « Il n’est pas question de continuer à mobiliser notre direction au quotidien, à déployer des efforts considérables et à supporter des coûts pour obtenir la satisfaction des autres conditions suspensives alors que cette condition, annoncée de longue date, ne sera visiblement jamais remplie », poursuit le leader.
La CGT organise une mobilisation massive à partir du lundi 27 mai
L’annonce a été faite ce vendredi matin aux élus. La CGT, très en colère, organise une mobilisation massive à partir du lundi 27 mai : «Pour les salariés, la question n’est pas de savoir qui est fautif, mais de trouver une solution qui garantisse le redressement de la société et la sauvegarde des emplois. Jeudi soir encore, nous avons été en contact avec le CIRI qui s’est montré plutôt rassurant sur ce point : « Tout est sous contrôle », « Nous jouerons les médiateurs pour trouver une solution », nous a-t-on dit. Voilà le résultat ! Après tous ces mois passés à jouer les médiateurs, la situation échappe complètement au contrôle de ce même gouvernement qui dit vouloir remettre l’industrie au cœur des priorités. »
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