Artillerie : l’Ukraine a commandé 12 CAESAr supplémentaires au KNDS France

À la fin de 2023, Kiev a reçu 49 camions équipés d’un système d’artillerie (CAESAr). Parmi ceux-ci, 12 avaient été commandés à KNDS France, les autres ayant été vendus par l’Armée (18 unités) et le Danemark (19 exemplaires, en version 8×8). Cependant, le ministère ukrainien de la Défense a fait savoir qu’il en voulait davantage.

« Les CAESar ont fait preuve d’une grande efficacité et précision au combat. Il est très important pour l’Ukraine d’augmenter sa puissance de feu grâce à la fourniture de systèmes d’artillerie par les alliés », avait déclaré un haut responsable ukrainien.

D’où la mise en place, à l’initiative de la France, d’une coalition « Artillerie » pour l’Ukraine au début de cette année. L’objectif était alors de fournir jusqu’à 78 CAESAr supplémentaires à l’armée ukrainienne.

« Notre initiative vise à produire 78 canons CAESAr en 2024, incitant les Européens et nos alliés à partager la facture. La France lancera des financements pour former les autres. L’Ukraine elle-même est prête à apporter une petite partie de ses ressources : elle vient d’acheter 6 CAESAr sur ses fonds propres pour lancer l’initiative. Ce système devrait fonctionner également pour les munitions », a expliqué Sébastien Lecornu, le ministre des Armées.

Sur les 72 exemplaires restant à financer (et à produire), la France en a commandé 12. Puis, en mars, le Danemark a annoncé une nouvelle aide militaire de plus de 300 millions d’euros à l’Ukraine afin d’acquérir un « certain nombre » de mortiers CAESAr, de 120 mm. et des obus d’artillerie.

Quelques semaines plus tard, le Luxembourg annonçait une contribution de 5 millions d’euros pour l’achat d’un CAESAr destiné à l’armée ukrainienne. Enfin, le 2 octobre, la Belgique devrait prochainement annoncer, selon la presse étrangère, un don de trois unités supplémentaires, via un investissement de 12 millions d’euros.

L’objectif de financement de 78 CAESar sera-t-il atteint après toutes ces annonces ? Sans connaître le contenu de la contribution danoise, rien n’est moins sûr. Entre-temps, lors d’un forum consacré à l’industrie de l’armement organisé à Kiev, l’Ukraine a signé une commande pour 12 unités supplémentaires. C’est en effet ce qu’a annoncé M. Lecornu, via X, le 4 octobre dernier.

« En marge du forum industriel organisé à Kiev, signature hier par KNDS France d’un contrat de fourniture de 12 canons CAESAr (sic) financé par l’Ukraine », a indiqué le ministre. « L’augmentation des capacités de production de notre industrie de défense permet de soutenir l’Ukraine », a-t-il souligné.

Les CAESArs qui seront livrés à l’armée ukrainienne devraient être différents de ceux qu’elle a reçus jusqu’à présent. En effet, des travaux ont été lancés pour améliorer leur précision, grâce à l’intelligence artificielle, l’objectif étant de quasiment diviser par deux le nombre de munitions qu’ils consomment.

Or, cette nouvelle ordonnance du CAESAr a été signée alors que l’armée ukrainienne lutte contre les forces russes dans la région de Donetsk. L’incursion lancée début août dans le secteur de Koursk n’a pas atténué la pression qui y était exercée. Cette semaine, ils ont dû se résoudre à se retirer de Vouhledar, ville minière qui, située à une cinquantaine de kilomètres de Donetsk, constitue un verrou stratégique et un nœud logistique à la jonction des fronts est et sud.