Arsenal de missiles, drones, pertes humaines… Dans quel état se trouve le Hezbollah après les frappes israéliennes au Liban ?
Les milices chiites disposent d’un véritable arsenal de guerre, comprenant un millier de missiles balistiques et environ 150 000 roquettes. Israël a pu localiser plusieurs lanceurs de missiles et dépôts de munitions, et procède à des assassinats ciblés au Liban.
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Le siège du Mossad à Tel-Aviv a été visé mercredi 25 septembre par un missile Qader tiré par le Hezbollah, qui a été intercepté par la défense antimissile israélienne. C’est la première fois que le mouvement chiite utilise ce missile balistique de fabrication iranienne. Mais quel est l’état du Hezbollah, visé au Liban par des bombardements massifs de l’armée israélienne ces derniers jours ? Franceinfo s’est penchée sur la question.
Un arsenal de missiles balistiques et de drones
Le Hezbollah dispose d’environ 1 000 missiles balistiques, dont 200 peuvent atteindre le territoire israélien. Le Qader 1 utilisé contre le siège des services secrets israéliens, mais aussi le Fateh-110 qui emporte une charge explosive de 500 kilos et a une précision de dix mètres. Grâce à l’aide technologique de l’Iran, les systèmes de guidage ont été améliorés ces dernières années, ce qui permet des tirs beaucoup plus précis et plus profonds. L’arsenal de la milice chiite a été estimé l’an dernier à 150 000 roquettes et missiles par l’Institut israélien d’études de sécurité. Les roquettes qui ont une portée plus courte lui permettent d’atteindre facilement le nord d’Israël et notamment le port de Haïfa, la troisième ville du pays.
Le « Parti de Dieu » a également constitué un stock de drones qu’il fabrique en partie localement. Il importe aussi des drones d’Iran, son principal soutien, notamment le Shahed 136 et d’autres drones à double guidage capables de saturer les défenses israéliennes. Le Hezbollah disposerait aussi de missiles antinavires de fabrication russe et chinoise, ainsi que de missiles de défense aérienne pour repousser les avions de guerre israéliens.
Lanceurs et dépôts de munitions détruits
Outre le centre de commandement du Hezbollah, l’aviation israélienne a jusqu’à présent détruit des lanceurs de missiles et des dépôts de munitions que ses services de renseignement ont pu localiser. Près de 1 600 cibles ont été touchées dans la seule journée de lundi, 70 dépôts de munitions mardi. Mais le Hezbollah a tout de même réussi à lancer 300 missiles et roquettes sur Israël dans la même journée, tant son arsenal est important.
Au Sud-Liban, en 48 heures, l’armée israélienne affirme également avoir détruit des centaines de rampes de lancement du Hezbollah. Fin 2023, le nombre de rampes de lancement pointées vers l’Etat hébreu était estimé à quelque 120 000.
Un bilan humain incertain
Alors que le Hezbollah continue de tirer des roquettes vers le territoire israélien, cette escalade pose la question des pertes subies par l’organisation pro-iranienne. Les bombardements sur le Liban ont déjà fait au moins 558 morts, dont 50 enfants et 94 femmes. Dans la nuit de mardi à mercredi, une frappe a touché la ville de Jieh près de la capitale, tuant un chef militaire du mouvement chiite.
Le bilan humain est toutefois incertain, l’organisation n’ayant pas encore communiqué l’identité ni le nombre de ses combattants tués dans les frappes israéliennes. Ce qui est sûr, en revanche, c’est qu’une grande partie de ses infrastructures ont été touchées. Dans le sud du Liban, plusieurs routes ont été rendues impraticables, et certains habitants affirment que même des ponts ont été détruits.
Des officiers supérieurs tués dans des frappes israéliennes
Le Hezbollah est également confronté à des assassinats ciblés de son haut commandement militaire. Mardi à Beyrouth, une frappe israélienne dans un quartier résidentiel de la banlieue sud a de nouveau visé l’un de ses officiers supérieurs. Selon Israël, il s’agit d’Ibrahim Kobeissi, commandant de la force de missiles et de roquettes du Hezbollah. Il s’agit de la troisième frappe de ce type en moins d’une semaine sur le sud de la capitale, dans une guerre qui affaiblit le Hezbollah autant qu’elle terrifie et frappe la population civile.