arrestations sur les campus mobilisés contre la guerre à Gaza, Biden rappelle que « l’ordre doit prévaloir » – Libération
Le président américain a également affirmé ce jeudi 2 mai défendre la « liberté d’expression » après les interventions policières mercredi dans des universités américaines afin d’en déloger les étudiants qui protestaient contre l’opération militaire israélienne.
Face à la colère étudiante, la répression policière. Les forces de sécurité sont de nouveau intervenues mercredi 1er mai sur plusieurs campus américains pour déloger les étudiants qui se mobilisent, d’un bout à l’autre des Etats-Unis, pour dénoncer la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza et le soutien apporté par Washington.
La police a commencé jeudi matin à démanteler les barricades érigées par les étudiants pro-palestiniens à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA). Les policiers, équipés d’équipements anti-émeutes, ont enlevé grilles et planches de bois et plusieurs manifestants ont été arrêtés, selon des images diffusées par la chaîne de télévision CNN.
À l’Université du Texas à Dallas, la police a démantelé un camp de protestation et arrêté au moins 17 personnes pour «intrusion criminelle», selon les établissements. La police a également arrêté plusieurs personnes à l’université new-yorkaise Fordham University et évacué un camp installé dans la matinée sur le campus.
Jusqu’ici silencieux sur le sujet, le président Joe Biden a pris la parole ce jeudi 2 mai pour affirmer qu’il défend le « liberté d’expression » et que les États-Unis « nous ne sommes pas un pays autoritaire qui fait taire les gens », le démocrate de 81 ans rappelle néanmoins que « L’ordre doit prévaloir ». Et pour prévenir : « L’antisémitisme n’a pas sa place » dans les universités.
Des opérations qui font suite à une intervention policière survenue dans la nuit de mardi à mercredi contre des étudiants barricadés dans la prestigieuse université new-yorkaise de Columbia, où a débuté la mobilisation. « Ils ont arrêté des gens au hasard, (…) plusieurs étudiants ont été blessés au point qu’ils ont dû être hospitalisés», a dénoncé une coalition de groupes étudiants colombiens mobilisés contre la guerre dans une publication Instagram.
« Je regrette que nous en soyons arrivés là», a réagi mercredi Minouche Shafik, la présidente de l’université. Le récent « actes de destruction » dirigé par « étudiants et militants externes» l’a amenée à recourir à la police, a-t-elle affirmé, dénonçant également «propos antisémites» prononcés lors de ces rassemblements. Selon le maire de New York, Eric Adams, 300 manifestants ont été arrêtés ces dernières heures à Columbia et dans un autre site universitaire de la ville.
Accord entre animateurs et manifestants
D’autres campements ont également été démantelés tôt mercredi sur les campus de l’université d’Arizona à Tucson et de l’université du Wisconsin-Madison, respectivement dans le sud-ouest et le nord du pays, selon les médias locaux. . Au total, selon un comptage de l’AFP, la police a procédé à des interpellations sur au moins 30 sites universitaires depuis le 17 avril.
Dans ce contexte, l’université Brown, dans l’État de Rhode Island, s’est démarquée en annonçant avoir trouvé un accord avec les manifestants. Celui-ci prévoit le démantèlement de leur campement en échange d’un vote par l’université en octobre sur un éventuel «désinvestissement » de « les entreprises qui facilitent et profitent du génocide à Gaza« .
Les images de policiers anti-émeutes intervenant sur les campus ont fait le tour du monde et suscitent de vives réactions dans le monde politique, à six mois de l’élection présidentielle. La Maison Blanche a condamné mercredi un «faible pourcentage d’élèves qui causent des troubles« . « Les étudiants ont le droit d’aller en classe et de se sentir en sécurité», a déclaré Karine Jean-Pierre, porte-parole de l’exécutif, ajoutant : «Nous continuerons à souligner la nécessité de dénoncer l’antisémitisme.»
Lors d’un rassemblement dans le Wisconsin, l’ancien président Donald Trump a estimé que «New York était assiégée hier soir« . Et s’indigner : le président Joe Biden « devrait s’exprimer ». Plus de 34 000 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, selon le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas.
Le président israélien Isaac Herzog a dénoncé jeudi le « Résurgence terrifiante de l’antisémitisme » partout dans le monde, et particulièrement aux États-Unis, où « des universités renommées, des centres d’histoire, de culture et d’éducation » serait selon lui « contaminé par la haine et l’antisémitisme ».
Mise à jour : à 13h10 avec UCLA ; puis à 14h13 avec la déclaration d’Isaac Herzog ; à 17h15 avec Joe Biden attendu pour prendre la parole.