Alors qu’une série de noms ont été dévoilés jeudi, à l’issue de la rencontre entre le Premier ministre et les forces politiques du centre et de la droite, les autres partis déplorent l’absence de renouvellement de la liste.
Les réactions ne sont pas surprenantes. Et pourtant, elles parviennent encore à innover dans leurs formulations. Alors que la journée de jeudi a été politiquement intense, avec la réunion à Matignon entre Michel Barnier et les forces politiques du centre et de la droite, suivie de la rencontre entre le Premier ministre et Emmanuel Macron à l’Élysée pour finaliser les contours du gouvernement, une poignée de noms, figurant sur la liste soumise, ont été révélés dans la soirée. Entre autres, les nominations de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur, d’Annie Genevard à l’Agriculture, ou encore le maintien de Sébastien Lecornu dans les Armées ont été proposées.
Si quelques macronistes de la Renaissance ou modernes apparaissent dans cette première série, la gauche, dont « candidat au poste de Premier ministre » Lucie Castets a été recalée par le président et tire à boulets rouges contre le virage à droite de l’exécutif. « En France, tous les perdants des dernières élections formeront le gouvernement. »s’est moqué le coordinateur de la France Insoumise Manuel Bompard.
A lire aussiMichel Barnier surmonte les tensions avec Macron et finalise son gouvernement
Dénonçant la « La plus grande arnaque de la Ve République »le député des Bouches-du-Rhône a appelé ses partisans à manifester dans tout le pays samedi prochain. « La France est devenue une parodie de démocratie »s’en prend également à son collègue Louis Boyard. L’occasion de rappeler, amèrement, que le « Premier ministre d’un parti qui obtient 5% » aux élections législatives « formera un gouvernement de macronistes. »
Si certains responsables font de larges généralisations, comme le socialiste Arthur Delaporte qui dénonce une « mépris des urnes » Après « l’alliance » de la Renaissance et « la droite la plus rance »d’autres visent plus spécifiquement le chef des sénateurs LR, champion d’une droite conservatrice. Sans mâcher ses mots, le député LFI Antoine Léaument décrit Bruno Retailleau comme « raciste » sous prétexte qu’il « On parle de « régression vers les origines ethniques » dans les banlieues ». « Les Français ont voté pour bloquer Le Pen. Pas pour avoir un raciste à l’Intérieur »a-t-il insisté. Même grille de lecture chez les écologistes. « Anti-avortement, pro-manifestation pour tous, et même contre le crime de thérapie de conversion… Laurence Garnier (Sénateur LR) «Au ministère de la Famille, ce serait une énorme provocation.»critique la députée Sarah Legrain.
Le Rassemblement national n’a peut-être pas opposé son veto à la venue de Michel Barnier rue de Varenne, mais cela ne l’empêche pas de critiquer la composition éventuelle du gouvernement. Le député du Nord Sébastien Chenu la qualifie même de « plat avarié ». Avant de se moquer des changements de cap incessants de la droite depuis le début de l’été : « Juillet 2024 : LR : nous sommes les adversaires d’Emmanuel Macron ; Août 2024 : LR : nous ne participerons pas à un gouvernement Macron ; Septembre 2024 : LR : nous sommes là ! 5% des voix et nous travaillerons avec la Macronie ! » « Comme le temps passe vite ».
hd1