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ARM menace Qualcomm et l’avenir de millions de smartphones

Le ton est monté entre ARM et Qualcomm, deux géants des semi-conducteurs et probablement deux des entreprises les plus importantes du monde mobile. Le premier veut empêcher le second d’utiliser l’architecture de ses processeurs, mettant ainsi en danger le secteur florissant des puces mobiles.

Au cœur de nos smartphones, sur de minuscules puces mobiles, une bataille juridique se joue entre ARM et Qualcomm // Source : Qualcomm

Que se passe-t-il lorsque deux acteurs majeurs de l’industrie mobile ne se voient plus en peinture ? C’est ce que nous apprendra très rapidement la bataille juridique entre ARM et Qualcomm. Empêtrées dans un imbroglio juridique depuis plusieurs années, les deux sociétés sont plus que jamais sur le point de se séparer, ARM ayant officiellement demandé à Qualcomm de cesser d’utiliser ses conceptions maison dans ses processeurs mobiles.

Comme révélé Bloombergl’entreprise britannique, qui vend des licences d’exploitation de son architecture à la grande majorité des fabricants de puces mobiles, a adressé un avis de résiliation de contrat au célèbre fabricant américain de processeurs. Qualcomm dispose techniquement de 60 jours pour cesser toute utilisation de la propriété intellectuelle d’ARM. Petit problème, la grande majorité de l’activité de Qualcomm repose autour de puces sous architecture ARM.

Un divorce aux conséquences désastreuses

Qu’il s’agisse du tout nouveau Snapdragon 8 Elite ou de la puce destinée à alimenter les ordinateurs portables Windows de nouvelle génération, les processeurs construits par Qualcomm utilisent tous des licences ARM, l’entreprise régnant en maître dans l’industrie. Si la marque des processeurs de nos appareils peut varier (Qualcomm, Mediatek, Exynos, etc.), tous sont construits sur la même architecture ARM dont l’utilisation fait l’objet d’un contrat avec la société du même nom.

La puce Snapdragon 8 Elite est au cœur du conflit entre ARM et Qualcomm // Source : Qualcomm

Pour faire simple, cette soudaine escalade du conflit entre les deux firmes pourrait mettre en péril la capacité de Qualcomm à produire de nouvelles puces. Quand on sait que l’entreprise est à la traîne d’un quart, voire d’un tiers, des processeurs mobiles en circulation, un tel divorce pourrait mettre en danger l’ensemble de l’industrie mobile. D’autant que Mediatek, l’éternel rival de Qualcomm, s’est largement imposé sur le marché ces dernières années, les puces Snapdragon restent les composants de choix pour tous les appareils mobiles haut de gamme.

Entreprises interdépendantes

Les dernières Surface de Microsoft utilisent par exemple un processeur Qualcomm, tout comme le Galaxy S24 Ultra ou les prochains mobiles de Xiaomi, Honor, Oneplus ou Asus. Le Snapdragon 8 Elite est effectivement au centre de cette nouvelle bataille, puisque le processeur utilise des cœurs Oryon, fruit du travail de Nuvia, une société rachetée par Qualcomm en 2022. Petit problème, ARM affirme que cette acquisition n’offre pas Qualcomm a le droit d’utiliser les conceptions de Nuvia sans renégocier les termes du contrat qui lie les deux géants.

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Si ARM propose désormais des processeurs clé en main, faisant de l’entreprise un rival direct de Qualcomm, les deux sociétés restent très étroitement liées économiquement. Qualcomm est l’un des plus gros clients d’ARM et ARM est la pierre angulaire sur laquelle repose l’activité de Qualcomm. Cette confrontation ne pourrait donc que faire des perdants et plonger l’industrie mobile dans un vide totalement inédit.


Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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