Arkema Premier League, expansion… Ce qu’il faut retenir de la présentation de la nouvelle Ligue professionnelle féminine
En marge des trophées du football français féminin, la FFF a dévoilé lundi la nouvelle identité de ses championnats au sein de la nouvelle ligue professionnelle. Exit la D1 Arkema qui change de nom pour devenir Arkema Premier League.
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La professionnalisation du football féminin français s’accélère. Depuis le Pavillon Dauphine à Paris, le président de la FFF Philippe Diallo et son vice-président, Jean-Michel Aulas, ont présenté officiellement la nouvelle Ligue de football professionnel féminin (LFFP), lundi 29 avril, dévoilant la nouvelle identité de la D1 Arkema et la D2 féminine.
L’objectif? « Faire de la France la meilleure ligue professionnelle européenne de football féminin »tandis que la France a perdu son avance sur ses homologues étrangers comme l’Angleterre, qui bénéficie d’un professionnalisme depuis 2018.
Si son entrée en vigueur n’interviendra que le 1er juillet, la LFFP devra « accompagner la professionnalisation des joueurs, contribuer au soutien et à la structuration des clubs » afin d’enregistrer des progrès significatifs d’ici 2028. Pour la saison 2024-2025, le budget de la Ligue sera de 10 millions d’euros (contre 7,5 millions cette année), avec 50 à 70 millions d’euros alloués à la structuration des clubs sur cinq ans.
D’ici 2028, la Fédération compte également doubler son nombre de licenciés pour atteindre le seuil symbolique de 500 000 (250 712 au total à l’issue de la saison). « Un chiffre très ambitieux mais réalisable compte tenu des progrès actuels »selon Philippe Diallo.
Un vice-président pour soutenir Jean-Michel Aulas à la tête de la LFFP
Sans surprise, Jean-Michel Aulas présidera cette Ligue, poursuivant ainsi son engagement en faveur du football féminin avec Lyon. Le dirigeant de 75 ans a été désigné à l’unanimité jeudi dernier par le comité exécutif de la FFF. Il sera épaulé par plusieurs personnes dédiées à 100% à la LFFP, dont Paul-Hervé Douillard qui sera son directeur après avoir été responsable du projet fédéral de performance de la Fédération.
« En gouvernance, je serai amené à proposer un nom à la vice-présidence aux côtés de Jean-Michel Aulas et ce sera une femme. Nous assurerons une forme de parité à la tête de cette Ligue professionnelle », a précisé Philippe Diallo sur beIN Sports dimanche. La candidature de ce numéro 2 «sera soumis à validation suite à l’Assemblée fédérale cet été»ajoute le 3F.
La D1 devient l’Arkema Premier League
L’ère de la D1 Arkema et de la D2 féminine est révolue. Les formations des divisions professionnelles évolueront désormais en « Arkema Première Ligue » et « Seconde Ligue ». Cela rappelle évidemment l’équivalent anglais de la Women’s Super League, devenue une véritable marque internationale. Le modèle à suivre.
« Il fallait être innovant. Nous voulions prendre la dimension du football féminin au niveau européen et mondial. Dans le logo, il y a un usage moderne de l’écriture et une couronne qui rappelle le sommet du trophée »a précisé Jean-Michel Aulas. « C’est super, nous avons une structure positive pour les clubs, les joueurs et la Fédération. Grâce à cette Ligue, de nombreux autres partenaires trouveront également leur bonheur »a salué la joueuse du Paris FC Gaëtane Thiney.
14 clubs en première division dès la saison 2026-2027
Lorsqu’il avait invité les présidents des clubs de D1 et D2 à discuter du projet LFFP en février, Jean-Michel Aulas avait évoqué la possibilité d’élargir le championnat de France de 12 à 14 équipes. C’est désormais confirmé : deux clubs supplémentaires rejoindront l’Arkema Premier League à partir de la saison 2026-2027. Seule inconnue : comment seront choisies ces formations ? « J’aimerais avoir tous les grands clubs masculins français dans cette D1. De préférence au mérite mais intégrer un club directement en première division, ça ne me choque pas »a expliqué l’ancien patron de l’OL.
Une manière d’indiquer qu’il souhaitait voir des standards historiques comme Marseille, Lens (toujours en D2), Lille ou Bordeaux (relégués de D1), accroître l’intérêt pour cette nouvelle formule. Par ailleurs, les clubs auront bientôt la possibilité de recruter un 4ème joueur extra-communautaire pour « répondre à la concurrence des championnats étrangers ».
Le calendrier des championnats sera sécurisé pour les clubs européens afin de leur assurer du temps de repos avant les matches de Ligue des Champions.
L’accent mis sur la professionnalisation de la D2
Avec désormais plus de 200 joueurs sous contrat à temps plein (soit 33% de plus en un an), une hausse des audiences TV de 25% depuis 2022-2023 et une fréquentation en hausse de plus de 70% en deux saisons, la Fédération félicite le «des effets déjà visibles» en J1 après les premières mesures prises dans le cadre du LFFP.
Sur la question des centres de formation féminins, Lille, Le Havre et Dijon ont déposé un dossier pour ouvrir une structure la saison prochaine, rejoignant les six autres clubs ayant déjà reçu l’agrément (OL, PSG, PFC, Montpellier, Fleury et Bordeaux). La Ligue Professionnelle doit désormais s’attaquer à l’amélioration des conditions de D2.
Cela doit passer par la création d’une licence de club spécifique – l’idée pour les clubs est de répondre à des critères professionnels pour bénéficier en échange d’une subvention financière – de fournir « encadrement technique et médical » et les infrastructures des différentes écuries. Mais aussi par le passage de huit à onze contrats minimum par club de D2 à partir de 2024-2025.
« Avec tous ces atouts, cela peut rendre le football féminin encore meilleur. (D2), ce n’est pas le niveau de l’équipe de France, c’est sûr. Mais il faut compenser cela, avec des centres de formation et des effectifs de la même qualité que le football masculin. »a estimé l’entraîneur des Bleues Hervé Renard, qui suit de près le leader de D2, Strasbourg, entraîné par son ancien joueur Vincent Nogueira.
Une convention collective pour les joueurs toujours en discussion
En mars, une recommandation patronale a été adoptée par les clubs de D1 et D2 pour garantir « maintien de la rémunération, sans condition d’ancienneté ni jour de carence, lorsqu’une joueuse est en arrêt maladie ou en congé maternité », comme l’ont annoncé les syndicats Foot Unis et U2C2F. Mais le climat de professionnalisation induit par la LFFP devrait permettre aux joueurs d’obtenir d’autres dispositions auprès des clubs, via la mise en place d’une nouvelle convention collective entre eux.
« Nous avons beaucoup travaillé avec les syndicats. Cet accord sera opérationnel le 1er juillet, ce sera un accord très avant-gardiste. Cela ne permettra pas aux joueuses de gagner autant que les garçons mais il y aura des progrès significatifs. »a assuré « JMA » en zone mixte.
Autrement dit, fini les parcours professionnels avec la nécessité pour les footballeuses de travailler à côté pour répondre à leurs besoins : les actrices de D1 devraient au moins toucher le Smic. Toutefois, les négociations entre les clubs et les joueurs autour de cet accord collectif ne sont pas encore finalisées. Le mois dernier, deux points de friction persistaient : le droit à l’image des joueurs et la gestion des problèmes liés aux retraites.