Lancé dans le cadre du projet européen MUSIS (Imagerie spatiale multinationale pour la surveillance, la reconnaissance et l’observation) afin de remplacer les satellites d’observation militaire Helios 2A et Helios 2B, le programme CSO (composant spatial optique) aurait dû être finalisé en 2021. Seulement, les circonstances auront décidé autrement.
Cependant, tout a bien commencé. En décembre 2018, sous l’égide d’Arianespace, une fusée Soyouz (design russe, note de l’éditeur) a mis un premier satellite, CSO-1, sur une orbite de phase Héliosynchrone, à 800 km au-dessus du niveau de la mer.
Le lancement de la deuxième machine, CSO-2, a cependant été légèrement retardé, en raison d’une suspension temporaire des vols du Guyanais Space Center (CSG) à Kourou. Enfin, cela a eu lieu en décembre 2020, merci, encore une fois, une fusée Soyouz. Depuis lors, ce deuxième satellite a évolué à 480 km au-dessus du niveau de la mer, permettant au centre d’observation militaire par des satellites (CMOS) 1/92 « bordeaux » d’exploiter les images d’une « haute résolution extrême ».
Normalement, afin d’augmenter la fréquence de prise en charge des zones d’intérêt, un troisième satellite, CSO-3, aurait dû rejoindre CSO-1 en 2021. Le ministère des Forces armées à nouveau demander un lanceur de sojaz, en vue de mettre une orbite en 2022.
Mais, encore une fois, il était nécessaire de modifier les plans, la coopération spatiale avec la Russie ayant été suspendue après l’invasion de l’Ukraine. Il ne restait qu’attendre que la mise en service d’Ariane 6 met, enfin, CSO-3 en orbite.
D’où les défis du vol inaugural d’Ariane 6, en juillet dernier. Ce dernier ayant tenu ses promesses, il ne restait que de connaître la date du premier lancement commercial de ce nouveau lanceur européen lourd. Cependant, il vient d’être confirmé par Arianespace, le 28 janvier.
«Le 26 février 2025, à 13 h 24 Heure locale (16 h 24 UTC, 17 h 24 CE), Arianespace a dû lancer, avec Ariane 6 dans la version Ariane 62, le Satellite d’observation CSO-3 au nom de de La Direction générale de l’armement et du National Center for Spatial Studies, au profit de la commande de l’Air Force et de l’espace », a confirmé la société, via un communiqué de presse.
En tant que calendrier des activités de l’Air Army & Espace (AAE) (AAE) pour la première moitié de 2025, ce premier vol commercial d’Ariane 6 devrait être effectué sous surveillance étroite.
Normalement, pour chaque lancement du CSG, les forces armées du Guyana (FAG) sont priées d’assurer sa protection, dans le cadre de l’opération Titan. The 3rd Foreign Infantry Regiment (REI) and the 9th Marine Infantry Regiment (RIMA) are responsible for monitoring approaches to the space center while the AAE implements a GM-400 air defense radar and two helicopter Fennec loaded, if necessary, to apply active aerial Mesures de sécurité (MASA) afin d’exclure tout intrus. Un patrouilleur de la marine française et une star (VCSM) de la gendarmerie complètent cet appareil.
Mais lorsqu’un lancement est plus « sensible » que les autres, l’AAE déploie des ressources aériennes supplémentaires (Rafale, E-3F AWACS, A330 MRTT, etc.) sous l’opération Bubo. A priori, le lancement de CSO-3 coïncidera avec la mission Pegase 2025, il prévoit de garantir le lancement d’Ariane 6 ainsi qu’un déploiement en Martinique et en Guadelle entre février et mars.
En tout cas, le président exécutif d’Arianespace, David Cavaillolès, a déclaré qu’il était « très heureux d’annoncer la date du premier lancement commercial d’Ariane 6 ». Et pour ajouter: «Avec ce lancement dans la défense française et les besoins de capacité de plusieurs pays partenaires, Arianespace garantit à la France et à l’Europe un accès autonome à l’espace, au profit de tous nos concitoyens».