Ariane 6 : quand les bateaux de passage à Sète viennent en aide à un satellite lancé par la fusée européenne
Des relais seront installés sur des navires réguliers à Sète pour aider le satellite montpelliérain Robusta 3A à prévoir les épisodes méditerranéens.
Hormis quelques jouteurs qui se font satelliter le week-end au Cadre Royal de Sète, il n’y a pas grand rapport entre l’Ile Singulière et ces machines naviguant dans l’espace. Il faut désormais le dire au passé composé.
Un nanosatellite largué par Ariane 6
En effet, mardi 9 juillet, le nouveau vol d’Ariane 6 à Kourou, non loin de Cayenne (premier reportage avec Sète), a largué au-dessus de nos têtes, notamment, le satellite Robusta-3A, un nanosatellite fabriqué au Centre spatial universitaire de Montpellier. L’appareil mesure 30 centimètres de haut et 10 centimètres de côté. Il est équipé de panneaux solaires déployables et d’un contrôle d’attitude (capacité à pivoter sur lui-même en orbite). L’objet spatial, qui a été activé sans incident, a une mission première. Nom de code : Méditerranée.
Prédire les épisodes méditerranéens
Grâce à ces informations, les scientifiques vont tenter de déterminer la création, puis l’arrivée, d’un épisode méditerranéen (aussi appelé cévenol) qui génère de fortes précipitations et des inondations sur terre. Ces phénomènes météorologiques sont provoqués par l’accumulation d’humidité atmosphérique en mer. Mais où ? Et quand ? C’est là qu’entrent en jeu les navires réguliers transitant par le port de Sète. Jean-Claude Gayssot, président de la Fondation Van Allen qui soutient le centre spatial de Montpellier, a dû faciliter les choses avec son ancienne casquette de président du port de Sète…
Balises sur les cargos et les ferries
Des balises spéciales seront installées sur deux cargos remorques DFDS effectuant des allers-retours entre l’Ile Singulière et la Turquie, ainsi que sur deux ferries GNV effectuant la liaison entre Sète et le Maroc. « Leurs signaux de positionnement sont affectés par la vapeur d’eau dans la troposphère (NDLR : entre 8 et 15 km d’altitude), explique le centre spatial. Il est donc possible de déduire la quantité de vapeur d’eau accumulée au-dessus de la Méditerranée qui est susceptible de provoquer un épisode cévenol.
Ces relevés seront donc envoyés à Robusta-3A afin qu’il puisse les transmettre immédiatement aux partenaires du projet, comme Météo France, pour qu’ils soient analysés si besoin.