L’ex-entreprise Areva a accepté de payer une amende de 4,8 millions d’euros contre l’abandon des poursuites pour corruption d’agents publics étrangers, liée à ses activités minières en Mongolie entre 2013 et 2017, lundi devant le tribunal de grande instance de Paris.
Cette amende, signée le 2 décembre dans le cadre d’une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP, alternative aux poursuites pour les personnes morales) avec le parquet national financier (PNF), a été validée par le président du tribunal de grande instance de Paris.
La société Orano Mining, à laquelle l’ancien géant du nucléaire a cédé ses activités minières, devra prendre en charge un programme de mise en conformité de 1,5 million d’euros maximum pour trois ans sous le contrôle de l’agence française anti-corruption (Afa).
Il s’agissait pour Areva de « faire face au passé et de pouvoir assumer les conséquences de cette enquête », et de « prendre en compte l’amende car (…) elle avait d’une certaine manière été la responsable de cette enquête ». activité », a fait valoir Me Marion Lambert-Barret, avocate de la société.
« Le respect de la réglementation est dans l’ADN d’Orano Mining depuis sa création », a déclaré Me Alexis Gublin, avocat d’Orano Mining.
L’enquête de l’Office anticorruption (Oclciff), lancée en 2015, portait sur le paiement de 1,275 million d’euros à un homme d’affaires mongol entre 2014 et 2017 par Eurotradia International.
Cette société, détenue à l’époque notamment par Airbus, Thales et Dassault Aviation, avait signé en 2010 un contrat-cadre de prestation de services avec Areva, pour une mission d’assistance financière, juridique et commerciale afin d’obtenir la signature des autorités mongoles. un pacte d’actionnariat et des permis miniers, pour un montant total de quatre millions d’euros.
Eurotradia a ensuite signé un contrat de conseil avec l’homme d’affaires mongol en 2014, pour aider Areva dans ses négociations avec Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie.
Mais l’enquête a établi que ce Mongol « n’était en aucune manière intervenu dans la signature du pacte d’actionnaires ni dans le processus de transfert de licence ». Les fonds versés « avaient été investis dans un projet immobilier détenu à 80% par un haut fonctionnaire mongol impliqué dans le processus d’implantation des activités d’Areva en Mongolie », a rappelé le président.
Un deuxième responsable « de haut niveau », également impliqué dans les négociations, a reçu 251 600 dollars (238 000 euros).
La société Eurotradia, rachetée par le leader français de l’intelligence économique Adit, et les personnes impliquées seront jugées ultérieurement, a indiqué le PNF.
La validation d’une CJIP – la 22e négociée par le PNF – « n’implique pas une déclaration de culpabilité et n’a ni la nature ni les effets d’un jugement de condamnation », a souligné le président Noël.
publié le 9 décembre à 11h43, AFP