Arcom appelle les chaînes à « respecter strictement » les temps de parole
Le régulateur de l’audiovisuel a affirmé que « tout ou partie des propos tenus lors de cet entretien pourraient être pris en compte » dans le temps de parole de la liste du camp présidentiel.
L’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, a appelé mardi les chaînes à « respect strict des règles » temps de parole, avant l’interview d’Emmanuel Macron sur TF1 et France 2 jeudi, à trois jours des élections européennes. « Tout ou partie des propos tenus lors de cet entretien pourront être pris en compte » dans le temps de parole de la liste du camp présidentiel et les autres listes doivent bénéficier en contrepartie de« accès équitable » à l’antenne, a souligné le régulateur dans un communiqué.
L’opposition avait saisi l’Arcom pour protester contre l’intervention du président de la République jeudi à 20h00 sur TF1 et France 2, également diffusée sur les chaînes d’information des deux groupes, LCI et Franceinfo. A trois jours des élections européennes, ils y voient un soutien à la liste conduite par la candidate macroniste Valérie Hayer. L’autorité indépendante a indiqué mardi avoir écrit aux groupes TF1 et France Télévisions « afin qu’ils l’informent sans délai des dispositions qu’ils entendent prendre » pour équilibrer les temps de parole.
« Accès équitable »
Ces dispositions doivent être prises « y compris à l’avance », précise Arcom. La campagne électorale se termine vendredi à minuit et les candidats ne pourront alors plus s’exprimer publiquement. Par ailleurs, l’Arcom a reçu lundi plusieurs petites listes de candidats, inquiets de ne pas bénéficier d’un accès équitable aux antennes. Autorité « les a assurés de son entière vigilance », elle dit. Les discours du Président de la République lors des élections sont régis par des règles précises.
Ils stipulent que les interventions du chef de l’Etat qui « font partie du débat politique lié aux élections, notamment ceux qui impliquent l’expression d’un soutien à un candidat ou à une liste de candidats », doit être compté comme temps de parole lié au vote. Dans ce cas, les autres listes doivent en bénéficier « en retour » d’un « accès équitable » à l’antenne. Cela signifie donc que, pour une même intervention, certains propos du Président de la République peuvent être pris en compte dans la campagne électorale et d’autres non.
Fin avril, l’Arcom estimait qu’un discours de près de deux heures d’Emmanuel Macron à la Sorbonne au sujet de l’Europe devait être compté dans sa totalité comme temps de parole de son camp. Depuis le 15 avril, les chaînes de télévision et de radio sont tenues de fournir « un accès équitable à l’air » entre les listes. Mais équité ne signifie pas égalité : le temps d’antenne de chaque liste dépend de ses résultats aux élections, sondages précédents ou de sa capacité à « animer la campagne » (via par exemple des réunions publiques).