Confronté au ralentissement de Tesla en Europe et à la montée des tensions douanières entre les États-Unis et l’Union européenne, Elon Musk, après avoir défendu bec et ongles la politique protectionniste de Donald Trump, se fait désormais le porte-drapeau de la création d’une zone de libre-échange transatlantique.
Pour la création d’une zone de libre-échange entre l’UE et les USA
Le 5 avril 2025, Elon Musk a pris publiquement position en faveur d’un rapprochement économique entre l’Union européenne et les États-Unis. Depuis la Californie, lors d’une intervention à distance à un congrès du parti italien La Ligue, il a exprimé son souhait d’« un partenariat très étroit » entre les deux blocs et déclaré : « Que l’on souhaite travailler en Europe ou aux États-Unis, on devrait pouvoir le faire » (L’Express). Il a ajouté espérer que les deux zones puissent évoluer vers « une situation avec zéro droit de douane » (Les Échos, 5 avril 2025).
Ce positionnement intervient peu après l’annonce par l’administration Trump de nouveaux droits de douane pouvant atteindre 20 % sur plusieurs catégories de produits européens. La Commission européenne a aussitôt annoncé préparer une riposte. Alors qu’un conflit commercial transatlantique se profile, en plus des tensions déjà vives entre Washington et Pékin, le repositionnement d’Elon Musk apparaît moins comme une surprise que comme une logique de gestion. Dirigeant d’un groupe fortement implanté à l’international, il défend avant tout les intérêts de Tesla, dont une part essentielle de l’activité repose sur le marché européen.
Une perte de vitesse inquiétante pour Tesla
Tesla figure parmi les entreprises les plus sensibles à un durcissement des relations commerciales entre les deux rives de l’Atlantique. Une partie significative des véhicules destinés au marché européen est en effet encore produite aux États-Unis (au Texas notamment), ce qui place le groupe en première ligne en cas d’augmentation des barrières tarifaires. Si des droits de douane réciproques devaient s’appliquer, les flux transatlantiques deviendraient plus coûteux, réduisant d’autant la marge opérationnelle sur un marché déjà très concurrentiel.
Il faut dire que Tesla affiche des performances commerciales en net recul en Europe. Selon les dernières données relayées par Euronews (6 avril 2025) en effet, les immatriculations de la firme américaine ont chuté de 14 % en Allemagne et de 9 % en France au mois de mars 2025. Cette tendance prolongée fait suite à une baisse de 45 % sur l’ensemble du continent en février. À ces difficultés s’ajoute une intensification de la concurrence, notamment face aux constructeurs chinois qui proposent des véhicules électriques à bas coût, appuyés par des politiques publiques nationales. Dans cette configuration, la performance financière du constructeur américain pourrait être affectée dès le deuxième trimestre de 2025.