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Après une année décevante, les libraires espèrent une reprise des ventes à l’automne

Mélissa Da Costa, Amélie Nothomb, Gaël Faye, James Ellroy… 459 romans paraissent dans cette rentrée littéraire 2024, entre mercredi et fin octobre, avec un pic les 21 et 22 août.

France Télévisions – Culture Edito

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Vitrine d'une librairie à Paris pendant la rentrée littéraire, le 23 août 2023. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

Embouteillages promis dans les librairies : la rentrée littéraire démarre fort mercredi 14 août, avec pléthore de titres qui vont se battre pour trouver leur place dans les rayons. Marquée par les guerres en Ukraine et à Gaza, la stagnation du pouvoir d’achat, les bouleversements politiques et les Jeux olympiques, l’année a été globalement mitigée jusqu’ici pour les libraires.

Pas pour La Nouvelle Librairie, au centre d’Orléans, qui, interrogée par l’AFP, accueille une « bonne dynamique » et de « l’engouement, la demande de conseils » dans ses rayons de littérature.

Cette rentrée s’annonce chargée. Des titres phares de cette rentrée paraissent mercredi, comme Se lever de Mélissa Da Costa, romancière à succès en France, qui parle de l’amour face au handicap, Jacaranda de Gaël Faye, qui évoque toujours le Rwanda, huit ans après son best-seller Petit paysOu Frapper l’épopée par Alice Zeniter, écrit en Nouvelle-Calédonie.

Autres poids lourds de ce retour, Journée de surf par Maylis de Kerangal, enquête policière au Havre, et Houris de Kamel Daoud, sur les violences en Algérie, paraît le 15 août.

Les 21 et 22 août, c’est l’avalanche : une centaine de romans sont publiés en deux jours. Il y a eu l’inévitable roman d’Amélie Nothomb, Le retour impossiblerécit de voyage au Japon. Pour le Belge, il s’agit de la 32e rentrée littéraire consécutive, « par habitude, presque par superstition »affirme son éditeur Albin Michel. Le record n’est pas prêt d’être battu.

Des noms familiers aux lecteurs qui suivent l’actualité littéraire reviennent, comme Claudie Gallay (Les jardins de Torcello), Abel Quentin (Cabane), Maud Ventura qui publie un deuxième roman, Célèbre, Après Mon mariPhilippe Jaenada (La désinvolture est une belle chose.) ou Emma Becker (Le joli mal).

Ces 100 titres environ qui arrivent en 48 heures, « Oui, c’est beaucoup. Peut-être un peu trop des mêmes auteurs, alors qu’il y a tellement d’écrivains prometteurs dont on ne parle pas assez. »soulignent-ils à La Nouvelle Librairie. « Nous mettons en avant nos coups de cœur. Notre rentrée est centrée sur les livres que nous avons lus, qui nous inspirent, car nos clients recherchent des conseils personnalisés. »

En juin, le Syndicat des libraires français a appelé les éditeurs à « une baisse drastique » du nombre de parutions. Cette baisse est amorcée, quoique lentement. La rentrée littéraire 2024, d’août à octobre, compte 459 romans, soit le total le plus faible du XXIe siècle, contre 466 en 2023, et 490 en 2022.

« Nous voulons tous ne pas trop publier »a soutenu en juin, lors d’une présentation de la rentrée littéraire avec le magazine Livres hebdomadaires, le patron des éditions Stock, Manuel Carcassonne.

Et pour cause, a ajouté son collègue des éditions Grasset, Olivier Nora, « Il faut savoir qu’un premier roman en France aujourd’hui se vend à environ 800 exemplaires » en moyenne.

Début août, le quotidien Les échos il a relayé les témoignages d’éditeurs de romans étrangers qui sont encore plus en difficulté. « Certains genres qui ont du succès, comme le manga ou la romance, prennent parfois plus de place dans les rayons, au détriment de la littérature étrangère qui se vend encore moins. »a relevé le directeur de la rédaction d’Actes Sud, Manuel Tricoteaux.

Les traductions de l’anglais dominent ce marché. L’Irlandais Colm Toibin ((Long Island) et l’Américain James Ellroy (Les enchanteursen septembre) seront parmi les têtes d’affiche.

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