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«Après tout, personne n’est mort», dit le maire.


Interrogé par la BBC, Louis Bonnet a estimé que « l’affaire aurait pu être plus grave », étant donné que « personne n’est décédé ». Face à la polémique, le conseiller du DVD est revenu en partie sur ses propos.

L’interview a choqué outre-Manche. Dans une interview accordée à la BBC le 10 septembre, le maire DVD de Mazan, Louis Bonnet, s’est exprimé sur le procès des viols de Mazan, qui se déroule depuis deux semaines à Avignon : « Cela aurait pu être pire », Il a notamment évoqué le calvaire vécu par Gisèle Pelicot. Dominique Pelicot, son mari, un retraité de 71 ans, est accusé d’avoir drogué sa femme pour la violer et la livrer à des inconnus, et ce pendant près de dix ans. 50 autres accusés comparaissent à ses côtés.

Au cours de l’entretien, le maire a d’abord condamné les faits, affirmant que « Ce qui s’est passé est très grave »avant de commenter l’ampleur du traumatisme vécu par Gisèle Pelicot et sa famille. « Quand il y a des enfants impliqués ou des femmes tuées, c’est très grave, car il n’y a pas de retour en arrière », il a déclaré dans les colonnes du rapport, avant d’ajouter : « Dans ce cas, la famille devra reconstruire. Ce sera difficile. Mais ils ne sont pas morts, donc ils peuvent encore le faire. ».

Dans une interview vidéo diffusée lors du journal télévisé de BBC One, on entend également Louis Bonnet dire : « Cela aurait pu être pire. Aucun enfant n’a été impliqué. Aucune femme n’a été tuée. Ce sera dur pour eux, mais la famille peut se reconstruire. Après tout, personne n’est mort. »

Louis Bonnet a également établi un parallèle entre le calvaire vécu par la victime et le viol d’une autre femme d’une ville voisine de Carpentras. « qui était consciente au moment du viol… et qui en portera un traumatisme physique et mental pendant longtemps, ce qui est encore plus grave »la BBC rapporte également. Selon le maire, le village de Mazan ne devrait pas « porter le souvenir d’un crime qui dépasse les limites de ce qui peut être considéré comme acceptable ».

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« La culture du viol »

Ses propos ont suscité une large réaction sur les réseaux sociaux. « Si la culture du viol pouvait parler, il faudrait la voix du maire de Mazan »a protesté la Fondation des Femmes, une association de défense des droits des femmes sur X. « Ces remarques dégoûtantes auraient dû être mises à l’écart »dénonce la journaliste Yvonne Robert dans le quotidien britannique Le Gardien .

Face au tollé, le maire de Mazan est revenu partiellement sur ses propos dans les colonnes du Dauphiné Libéré. « J’ai dit quelque chose que je n’aurais certainement pas dû dire », reconnut d’abord Louis Bonnet, assurant « regret » certaines déclarations. « Mon objectif était de montrer que Mazan n’est pas un village de violeurs, mais un village paisible, sans couvre-feu ni gens qui ont peur. »Le maire s’est défendu à nouveau. Avant de concéder : « Pour cela, j’ai utilisé des mots qui n’étaient pas tout à fait appropriés, je l’avoue. ». Louis Bonnet a également assuré que le BBC avait isolé des déclarations spécifiques dans « une interview qui a duré vingt minutes »s’assurant qu’il a reçu « des rafales de questions » des journalistes.

Le maire a néanmoins tenu à justifier ses propos : « Dans les affaires de viol, il y a souvent des meurtres derrière. Elle (Gisèle Pelicot, NDLR) aurait pu être tuée s’ils avaient continué, si son mari avait continué à augmenter la dose pour l’endormir, dans quelques années. Dans l’idée du meurtre, c’était pour dire que quand il y a un enfant ou un policier qui est tué, c’est aussi grave. C’était ma réaction un peu personnelle. Ces médias, ils prennent en compte le scandale, le méga procès ». Louis Bonnet n’a pas répondu aux demandes du Figaro.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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