Elon Musk a lancé mi-octobre une « loterie » pour soutenir la candidature de Donald Trump.
Une initiative qu’un procureur de Pennsylvanie juge illégale, et qu’il a décidé de poursuivre.
Les avocats du milliardaire ont opté pour une ligne de défense surprenante ce lundi, lors d’une audience à Philadelphie.
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Élection présidentielle américaine
Il s’agit d’une ligne de défense qui peut paraître inhabituelle à première vue. L’avocat du comité d’action politique (PAC) d’Elon Musk en faveur de Donald Trump a déclaré ce lundi devant un juge de Philadelphie (Pennsylvanie) que les gagnants de la loterie mise en place par le milliardaire n’avaient pas été choisis au hasard, rapporte le Washington Post (nouvelle fenêtre).
Selon Chris Gober, ils ont en fait été sélectionnés pour devenir porte-parole du comité, et le million de dollars reçu chacun constituerait leur rémunération. La « loterie » n’en était donc pas une, semble démontrer cette affirmation. En plaidant en ce sens, l’avocat républicain n’a qu’un objectif : échapper à l’accusation du procureur Larry Krasner, qui poursuit l’organisation comme un « arnaque destinée à influencer une élection nationale ».
Une loterie très politique
Elon Musk a lancé le 19 octobre cette « loterie » censée empocher chaque jour un million de dollars pour un électeur dans l’un des sept États clés (Pennsylvanie, Arizona, Nevada, Caroline du Nord, Michigan, Wisconsin, Géorgie). Il a lui-même remis un chèque au premier gagnant, un citoyen de l’État très contesté de Pennsylvanie. La seule condition pour gagner est de signer une pétition conservatrice organisée par le comité pro-Trump financé par Elon Musk, en faveur de la liberté d’expression et du droit de porter les armes.
Depuis ce premier contrôle, quatre des 13 premiers gagnants sont venus de Pennsylvanie, ce qui a incité le procureur de Philadelphie, la plus grande ville de l’État, à porter plainte. Larry Krasner a déclaré dans son communiqué de presse qu’il était de sa responsabilité de « protéger la population des nuisances publiques et des pratiques commerciales déloyales, y compris les loteries illégales ».
Des gagnants désignés à l’avance ?
Après avoir tenté de déporter la procédure au niveau fédéral, la défense du PAC financé par Musk cherche désormais à démontrer que le caractère aléatoire de la désignation d’un gagnant est une erreur de langage de la part du patron de Tesla et SpaceX. Les noms de chacun des gagnants étaient connus à l’avance, selon l’avocat. « Nous savons exactement qui sera annoncé comme le gagnant d’un million de dollars aujourd’hui et demain »a insisté Chris Gober lors de l’audience. Il a également estimé que les poursuites engagées par le procureur étaient vaines, puisque le tirage au sort était censé se terminer le jour du scrutin, le 5 novembre.
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Le juge Antonio Foglietta, chargé de statuer, a apparemment entendu les arguments de la défense d’Elon Musk, refusant de l’obliger à mettre fin à sa loterie, à l’issue de l’audience ce lundi – sans pour l’instant transmettre les motifs de son jugement. Le milliardaire californien n’était pas présent à l’audience. Il a investi plus de 70 millions de dollars dans ce super-PAC pour soutenir Donald Trump dans sa tentative de retour à la Maison Blanche en janvier prochain.