L’équipe de France, tenante du titre, entrera en lice dimanche à 17h face à la Serbie pour son premier match de poule.
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Il y a trois ans, l’équipe de France de volley-ball créait la surprise. Mal partie en phase de poules avec trois défaites, elle remportait pourtant l’or olympique à Tokyo le 7 août 2021 face à la Russie. Un premier titre historique pour les Bleus. Avec ce nouveau statut, les Tricolores ont depuis changé de dimension et n’ont fait qu’engranger de l’expérience pour confirmer leur niveau. Elles ont notamment remporté deux Ligues des Nations sous la houlette du sélectionneur italien Andrea Giani, arrivé au printemps 2022 : en 2022 et, plus récemment, le 30 juin.
Bien que l’équipe alignée à Paris soit à 80% la même que celle qui a remporté le titre à Tokyo, elle n’en est pas moins quelque peu différente. « Depuis 2021, ils ont mûri au haut niveau, observe l’ancien sélectionneur des Bleus Laurent Tillie, champion olympique et consultant pour France Télévisions. Même si nous avions eu de bons résultats avant (Champions d’Europe en 2015, Ligue Mondiale en 2015 et 2017)« Ils sont restés au sommet depuis leur titre et continuent de viser le podium à chaque compétition. C’est la marque de la haute performance. »
Un point de vue partagé par le passeur et capitaine, Benjamin Toniutti. « Certains joueurs ont évolué individuellement dans leurs clubs comme Barthélémy Chinenyeze, qui est devenu l’un des meilleurs défenseurs centraux du monde, ou Jean Patry, qui a réalisé une superbe saison. » C’est ce que confirme le principal intéressé. « Après les Jeux, j’ai choisi d’aller en Pologne, pour son championnat difficile, dans une équipe qui avait de grandes attentes pour être prête pour Paris », approuve Patry, le meneur de jeu de l’équipe de France et récent vice-champion d’Europe avec son club Jastrzebski.
Si les JO de Tokyo ont marqué l’âge de la maturité, les Jeux de Paris doivent être ceux de la confirmation pour cette équipe française. « La médaille d’or a été une surprise générale, reconnaît Laurent Tillie. « Nous étions au bord du précipice et nous avons gagné l’or avec une équipe un peu miraculeuse. Aujourd’hui, nous voyons une équipe plus forte, plus experte, plus décisive dans le bloc, plus agressive et plus mature dans l’atteinte des objectifs qu’en 2021. »
Et cette palette de jeu n’a fait que s’améliorer. A Tokyo, ils ont révélé au monde leur jeu atypique, basé sur l’instinct et un brin de folie.Les autres équipes n’aiment pas jouer contre nous parce que nous sommes difficiles à affronter, avec cette folie, cette énergie et cette imprévisibilité aussi, observe l’attaquant Kevin Tillie. Aujourd’hui, on est dans la même lignée, avec un noyau dur qui a pris de l’expérience et l’arrivée de nouveaux joueurs qui viennent bonifier le groupe. Cela nous permet de constituer un banc très solide. » A tel point que le « jeu français », né avec cette équipe de France, s’est forgé une réputation à l’étranger.
« Les Français ont toujours été connus pour être techniques en général, mais depuis une dizaine d’années, nous avons vraiment créé un style particulier qui nous distingue. »
Kevin Tillie, attaquant de l’équipe de Franceà franceinfo : sport
« C’est un jeu que nous avons dû développer, basé sur la technique, la patience et la motivation des joueurs, dissèque Laurent Tillie. Parce que nous n’étions pas les plus forts, nous devions donc être intelligents et très unis, sur et en dehors du terrain. C’est un jeu qui use les équipes adverses et qui donne de l’euphorie à l’équipe de France. Les joueurs ont assumé leur identité et sont fiers aujourd’hui de jouer comme ça. » Depuis, l’équipe française n’a pas changé sa recette, mais l’a travaillée sous la houlette d’Andrea Giani, pour élever encore son niveau.
Dès son arrivée à la tête du staff, l’ancien défenseur central de la Nazionale, double médaillé d’argent aux Jeux Olympiques et triple champion du monde, a ainsi ajouté sa touche à ce Flair français version volley-ball. « La créativité est certes importante pour l’équipe, mais il faut savoir la doser, tout en respectant un cadre », note l’entraîneur, fidèle aux méthodes utilisées en Italie.
« Il a apporté plus d’analyse, avec des plans de jeu, pour être un peu plus structuré, ainsi que de la discipline et de la rigueur dans le suivi des consignes, confirme Jean Patry. Au début, ça coinçait un peu, mais on a réussi à garder nos automatismes tout en appliquant une discipline sur le terrain. La victoire en Ligue des Nations a consolidé ce travail. »
Mais les trois années qui séparent Tokyo de Paris n’ont pas été de tout repos. Si les Bleus ont remporté une Ligue des Nations en 2022 et se sont installés dans le top 10 mondial, ils ont été éliminés en quarts de finale de la Coupe du monde la même année et ont terminé au pied du podium à l’Euro l’année suivante. « À Tokyo, nous avons atteint un sommet sans précédent. Mais ensuite nous avons connu des déceptions, où nous avons manqué de continuité dans les résultats », admet Jean Patry.
« On s’est un peu perdus. C’était peut-être un contrecoup après les Jeux. On en a tiré les leçons. La Ligue des Nations nous a fait du bien et nous a remis sur la voie de la victoire juste avant les Jeux. »
Jean Patry, meneur de l’équipe de Franceà franceinfo : sport
Après une année 2023 sans titre, Andrea Giani a pris acte de ce passage difficile et a mis en place tout un tas d’ajustements au sein de l’équipe. « Nous avons beaucoup travaillé sur l’attaque, le blocage et le service, où nous avons commis trop d’erreurs, explique l’entraîneur italien. Nous avons aussi travaillé l’attitude au tie-break, car il est important de montrer aux équipes adverses notre force mentale. » L’entraîneur italien a encouragé les joueurs « prendre des responsabilités individuelles en attaque et en retour. » Parallèlement, Andrea Giani a également entrepris des visites auprès de ses joueurs dans leurs clubs respectifs cette saison pour mieux les suivre et planifier l’année 2024 en fonction de leurs besoins.
Malgré leur victoire il y a quelques semaines en Ligue des Nations, les Bleus ne se voient pas favoris pour leur succéder à Paris, compte tenu de la forte densité parmi les meilleures équipes du monde. « Nous savons que nous sommes capables de gagner, mais nous avons peu de marge, admet Benjamin Toniutti. « Parmi les 12 équipes du tournoi olympique, 11 sont capables de remporter une médaille. »
Preuve en est que seuls l’URSS (1964 et 1968) et les États-Unis (1984 et 1988) ont réussi le doublé olympique. « L’Italie, la Russie, le Brésil et les États-Unis monopolisent 70 % des médailles (chez les hommes) et 60% des médailles d’or (15/10 aux Jeux Olympiques)« , Laurent Tillie poursuit. Quelles que soient les statistiques, les Bleus comptent bien s’appuyer sur le soutien de leur public pour se transcender et conserver leur titre. « Quand on joue en France, on a une énergie complémentaire qui se dégage, Jean Patry dit. Nous allons transformer cette attente et cette pression des Jeux à domicile en une véritable force. » Pour continuer à écrire l’histoire.
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