Après Saint-Brevin, l’exécutif agit tardivement et peu

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Mieux vaut tard que jamais, disons le moins sévère. Accusé, depuis plusieurs jours, de rester les bras croisés face au désarroi du maire de Saint-Brevin (Loire-Atlantique), contraint à la démission à cause des violences d’extrême droite, le gouvernement a décidé de réagir. Le 17 mai, la ministre déléguée aux Collectivités territoriales, Dominique Faure, a dévoilé son plan de lutte contre les violences envers les élus.
Cartographier la violence avec la plateforme Pharos
Le dispositif prévoit la création de 3.400 référents « agressions contre les élus » dans les commissariats et gendarmeries, le durcissement des peines (en alignant la sanction sur celle encourue lorsque des violences sont commises contre les policiers), ainsi que le lancement d’un centre pour l’analyse et la lutte contre les agressions contre les élus dans les locaux du ministère de l’Intérieur.
Déjà annoncée en mars, elle doit cartographier la violence et collaborer avec la plateforme Pharos pour identifier les contenus haineux sur Internet qui pourraient être annonciateurs de violence. Enfin, l’exécutif promet une meilleure prise en compte des appels des élus au 17, qui seront désormais prioritaires – on n’est pas loin d’un numéro vert.
Ces annonces ont le mérite de donner l’impression que le gouvernement est occupé. Mais ils se limitent à un tableau général de la violence, sans nommer la menace : l’ultra-droite identitaire. « On s’est retrouvés seuls à devoir affronter l’extrême droite », a encore expliqué Yannick Morez, le maire démissionnaire de la commune ligérienne de Saint-Brevin-les-Pins devant la commission des lois du Sénat, mercredi 17 mai.
La cascade d’échec de l’État et de ses représentants
Il a détaillé, à travers une chronologie minutieuse débutant en 2016, la cascade de défaillances de l’État et de ses représentants qui l’ont conduit, le 10 mai, à démissionner et à quitter le territoire de sa ville.
Les divers élus de droite ont dénoncé l’inaction des forces de gendarmerie, du procureur de la République, du préfet et du sous-préfet, des ministres et même du président de la République, tous sollicités, certains à plusieurs reprises, ces deux dernières années, depuis le Collectif pour le maintien de Pierre attelée et de ses alliés dans la fachosphère commençait à semer la terreur dans sa commune.
On voit mal dans ces conditions comment le plan de Dominique Faure aurait pu changer quoi que ce soit dans le cas de Yannick Morez, à qui la préfecture a notamment refusé toute aide lorsqu’il a exigé l’interdiction des manifestations identitaires, après les premières menaces de mort.
Dépliants haineux et menaces sur Internet
L’extrême droite, comme elle l’avait fait à Callac, dans les Côtes-d’Armor, a multiplié les attaques violentes contre le projet de l’Etat de créer un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) à Saint Brevin. Prospectus haineux, menaces sur Internet contre les élus, contre le directeur de l’école et celui de l’association des parents d’élèves, intimidation du maire lors des commémorations officielles, manifestations violentes, dégradations, incendie criminel au domicile de l’édile…
« La gendarmerie a, à chaque fois, répondu qu’elle ne pouvait rien faire au nom de la liberté d’expression, a expliqué Yannick Morez. Le préfet ne m’a parlé au téléphone que deux fois. Le 22 mars, après l’attaque criminelle de mon domicile et le jour où j’ai annoncé ma démission. Quand il dit qu’il me parlait régulièrement, il ment effrontément. Il n’a pas non plus organisé de réunion publique sur le projet Cada. La municipalité, dès le début du processus, a dû se débrouiller seule pour communiquer avec la population. »
La légèreté coupable du gouvernement
Mercredi 17 mai, en fin d’après-midi, la Première ministre Élisabeth Borne a reçu l’élu à Matignon, tentant, en vain, de le convaincre de poursuivre malgré tout son mandat. Le matin même, elle demande au préfet de ne pas accepter sa démission avant leur rencontre.
« Le gouvernement est de son côté. Je suis conscient que condamner ne suffit pas et mon gouvernement prend à bras-le-corps la question des violences contre les élus », a-t-elle déclaré mardi devant l’Assemblée nationale, assurant que préfets, policiers ou gendarmes « se tenir aux côtés des élus ».
Les faits relatés avec précision par l’intéressé, devant les sénateurs, montrent au contraire la culpabilisante légèreté d’un gouvernement qui n’hésite pas à parler d’écoterrorisme ou de « terrorisme intellectuel » lorsqu’il s’agit d’évoquer la gauche, mais qualifie de « fait divers » un attentat fasciste contre un élu. Des propos révélateurs des priorités politiques de la majorité.
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Grb2