L’ambassadeur de Géorgie en France, qui vient de démissionner en raison d’un projet de loi controversé dans son pays sur«influence étrangère»appels « retrait » du texte et espère que sa décision « va vous faire réfléchir » ceux qui soutiennent son adoption, dans une interview vendredi au journal Le monde . Gotcha Javakhishvili a annoncé jeudi qu’il démissionnerait en raison de « des tensions » lié à ce projet de loi, qui entrave selon lui les relations du pays avec ses partenaires étrangers.
Ce texte, une initiative du parti au pouvoir, a provoqué la colère d’une partie de la population qui le juge contraire aux aspirations européennes de ce pays du Caucase. Egalement critiquée par les Occidentaux, elle s’inspire d’une loi utilisée depuis des années par le Kremlin pour réprimer les voix dissidentes en Russie. « Aujourd’hui, nos amis européens nous critiquent et Moscou nous complimente. Cela m’est insupportable. Mon pays a tellement souffert de la Russie.déclare dans le quotidien français M. Javakhishvili, qui prévient : « L’Europe ne doit pas abandonner la Géorgie car elle pourrait devenir une autre Ukraine ».
« Situation très inconfortable »
Le projet de loi a été présenté l’année dernière puis abandonné après de nombreuses protestations, mais le gouvernement géorgien a choisi de réintroduire une version très légèrement modifiée. Il prévoit d’exiger que tout média ou ONG recevant plus de 20 % de son financement de l’étranger s’enregistre comme« organisation poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère ».
« Je suis fier du dynamisme de la société civile géorgienne. Le qualifier d’« agent étranger » est simpliste, car il joue un rôle vital pour la démocratie., estime M. Javakhishvili. Il précise que sa démission est un « question de principe et d’honneur ». « J’appelle au retrait de ce projet de loi »dit-il, ajoutant : « Peut-être que mon départ fera réfléchir à nouveau ceux qui soutiennent l’adoption de cette loi ».
« Avec le retour du projet de loi, je me suis retrouvé dans une situation très inconfortable, notamment face à mes interlocuteurs, à l’Élysée et au Quai d’Orsay, à qui j’avais promis qu’il avait été abandonné et qu’on ne reviendra jamais ». dos’explique le diplomate géorgien. « J’aurais du mal à trouver des arguments pour leur expliquer pourquoi il est de retour aujourd’hui. Cette situation ne me permettait plus de porter le message européen de mon pays », juge-t-il. Le gouvernement géorgien « continue de dire qu’il souhaite que la Géorgie adhère à l’UE, mais comment cela serait-il possible avec une telle loi et malgré les avertissements de nos partenaires ?il demande.