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Après Rafah, des industriels israéliens indésirables à un salon de la défense en France

Après Rafah, des industriels israéliens indésirables à un salon de la défense en France

La France a annulé vendredi la participation des fabricants d’armes israéliens au salon de la défense d’Eurosatory, après qu’un bombardement meurtrier d’un camp de personnes déplacées à Rafah par l’armée israélienne a suscité l’indignation internationale et déclenché des manifestations en France.

« Par décision des autorités gouvernementales, il n’y aura pas de stand de l’industrie de défense israélienne au salon Eurosatory 2024 »a déclaré à l’AFP l’organisateur de l’événement, Coges Events.

Selon le ministère français des Armées, « les conditions ne sont plus réunies pour recevoir des entreprises israéliennes au salon français, dans un contexte où le président de la République appelle à l’arrêt des opérations israéliennes à Rafah ».

« Conformément aux déclarations du Président de la République, il est urgent d’obtenir un cessez-le-feu qui assurera à la fois la protection des populations de Gaza, la libération de tous les otages et le plein accès à l’aide humanitaire ».a indiqué le ministère des Armées dans un communiqué.

Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, a demandé à la France de  » revenir «  sur cette décision.

« J’ai parlé avec le Premier ministre » Le Français Gabriel Attal, a écrit l’ancien chef du gouvernement israélien sur X. « J’ai souligné que cette décision récompenserait à terme le terrorisme et j’ai demandé à la France de revenir sur cette interdiction ».

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a demandé vendredi soir X à la France de revenir sur cette décision, citant « une double faute, politique et diplomatique ».

Après Rafah, des industriels israéliens indésirables à un salon de la défense en France

Un peu plus de 2 000 exposants sont inscrits à Eurosatory, salon international de la défense et de la sécurité terrestre, qui se tiendra du 17 au 21 juin à Villepinte, au nord de Paris.

Parmi elles, 74 entreprises israéliennes, dont les principaux constructeurs de défense de l’État hébreu et « dont dix présentent des armes »étaient attendus, avait précédemment indiqué le président de Coges Événements, Charles Beaudouin.

Un dôme de fer

Depuis plusieurs semaines, la pression s’accentuait sur Paris et les organisateurs du salon, concernant la participation d’entreprises israéliennes et la fourniture d’armes à Israël par la France.

Un collectif d’associations, dont l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), a notamment ordonné mercredi à Coges Events de » pour prévenir «  le commerce d’armes susceptibles d’être utilisées par l’armée israélienne à Gaza, sous peine de poursuites judiciaires.

« Ces armes sont testées sur des Palestiniens » à Gaza, a expliqué vendredi à l’AFP Jacques Fröchen, le secrétaire général de l’AFPS, qui a dit se féliciter « une décision très forte de la France que nous apprécions pleinement ».

Le gouvernement français a refusé à plusieurs reprises de fournir du matériel militaire à Israël, à l’exception des composants destinés au système anti-roquette israélien Iron Dome, utilisé pour détruire les roquettes tirées en vol par le Hamas.

« La France ne vend pas d’armes à Israël (…). Nous sommes entièrement responsables de l’exportation des composants entrant dans la composition du Dôme de Fer. »a rappelé Patricia Mirallès, la secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, à l’Assemblée nationale le 21 mai.

En 2022, les exportations de composants vers Israël représentaient 15 millions d’euros, soit « 0,2 % des exportations globales », avait indiqué en mars le ministre Sébastien Lecornu.

Plus de 36 224 Palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, ont, selon le ministère de la Santé du Hamas, été tués depuis le début des bombardements menés par l’armée israélienne sur la bande de Gaza, en réponse à une attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre.

Cette attaque a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens. Sur les 252 personnes prises en otages le 7 octobre, 121 sont toujours détenues dans la bande de Gaza, dont 37 sont considérées comme mortes par l’armée israélienne.

Malgré la vague d’indignation internationale soulevée par le bombardement du camp de déplacés de Rafah, qui a fait des dizaines de morts, l’armée a poursuivi son offensive terrestre dans cette ville surpeuplée, lancée le 7 mai avec l’objectif affiché d’éliminer les derniers bataillons du Hamas.

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