Pour Gérard Larcher, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, la première réunion à Matignon va « dans le bon sens ». Mais ce n’est qu’un « premier pas ».
Confiant mais attentif. Après une première rencontre de plus d’une heure, vendredi matin, avec le nouveau Premier ministre Michel Barnier, les trois invités LR se sont montrés plutôt satisfaits. Gérard Larcher, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau ont estimé que le nouveau Premier ministre avançait avec détermination, conformément à ses déclarations de la veille dans lesquelles il avait insisté sur la nécessité de « faire avancer les choses »éclatement» et de «vérité« .
Les trois parlementaires de droite LR attendaient des garanties concernant les orientations du gouvernement et sa capacité à mener une politique de droite sur la base d’un pacte législatif qu’ils défendent depuis plusieurs semaines. A écouter les réponses de Michel Barnier et à observer ses premiers pas à Matignon, ils estiment qu’il est armé d’un « pacte de stabilité »véritable détermination » Cependant, la réunion n’est pas décrite comme « concluant » mais plutôt perçu comme une première étape « positive ».
La question de la gouvernance centrale
« Il y aura d’autres réunionsconfie Bruno Retailleau, Nous avons d’abord abordé la question de sa liberté parce que nous voulions savoir s’il se considérait comme un Premier ministre collaborateur ou un Premier ministre à part entière appliquant l’article 20 de la Constitution. Et il nous a parlé d’une très grande liberté et d’une marge de manœuvre.« Pour la droite, qui réclame aussi un gouvernement de rupture, la question de la gouvernance est centrale. Elle veut que la capacité aérienne soit possible à tout moment. »plus haut niveau de l’État« , ce qui implique notamment l’impossibilité d’avoir des collaborateurs du Premier ministre à cheval entre Matignon et l’Élysée.
Concernant la ligne de conduite de la politique qu’il leur semble devoir être menée, les parlementaires LR ont salué jeudi son investiture qu’ils ont jugée « réussie », au cours de laquelle Michel Barnier leur est apparu comme un « homme d’Etat », doté d’une « autorité naturelle » et d’un certain « humour ». Sur le fond, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez ont insisté sur la nécessité d’avoir une feuille de route claire pour pouvoir mener une politique gaulliste de majorité nationale, même si elle n’existe pas. Les élus ont également mis en avant leurs priorités : travail, ordre dans les rues, immigration, redressement des comptes publics… Puis noté que le nouveau Premier ministre était sensible à la question de la décentralisation.
Aucune décision concernant le gouvernement
« Sur l’immigration, j’ai senti que Michel Barnier voulait aller le plus loin possible », a déclaré Bruno Retailleau, qui a également pointé le risque pour la France d’être à la merci d’une « grave crise financière » et d' »attaques spéculatives », alors que les agences de notation noteront le pays en octobre et novembre. « Nous n’avons plus le choix : il faudra passer par moins de dépenses publiques », a ajouté le sénateur.
A ce stade, rien de précis n’a été évoqué concernant l’architecture du nouveau gouvernement. Le Premier ministre compte rencontrer tous les groupes parlementaires avant de réunir son équipe, sachant que plusieurs ministres souhaitent rester au gouvernement et que de nombreux élus s’agitent en coulisses pour en faire partie.C’est un bon échange qui va dans le bon sens. C’est prudent. Mais nous avons senti une volonté de grande liberté et de grande indépendance par rapport à l’Élysée pour aller vers un fonctionnement plus conforme à la lettre de la Ve République.« . « En plusajoute Bruno Retailleau, Gérard Larcher a beaucoup insisté sur l’article 20 de la Constitution« .
Michel Barnier, qui devait rencontrer Emmanuel Macron vendredi après-midi, a demandé quelques jours à ses interlocuteurs avant de les recontacter.
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