À la fin des Jeux, qui ont occupé toutes leurs pensées pendant des mois, les athlètes paralympiques retourneront à leur vie quotidienne et, dans la grande majorité, à l’anonymat, mais ils assurent qu’ils sont prêts pour cela.
Une ambiance digne des plus grands événements sportifs, un mini kop tricolore notamment pour le match pour la dernière place de la France à 9h00 en goalball, sport propre au monde paralympique : la folie des Jeux a enivré toute la délégation française.
Pour ces athlètes, l’aventure n’a pas commencé le 28 août, jour de la cérémonie d’ouverture. Même ceux qui se sont lancés le plus récemment dans l’aventure paralympique ont eu plusieurs semaines d’entraînement et de préparation durant l’été, alors qu’ils n’ont pas coché la case de leur compétition depuis des années.
Mais désormais, ils ne joueront plus jamais de matchs à domicile et l’ambiance des prochaines compétitions sera bien plus fade.
Le blues post-Jeux peut toucher n’importe qui, valide ou para-sportif, champion malheureux ou couronné de gloire.
En athlétisme, la sprinteuse britannique en fauteuil roulant Samantha Kinghorn se souvient : « J’ai toujours pensé que si je gagnais une médaille paralympique, je serais la personne la plus heureuse du monde. Et puis je suis revenu de Tokyo où j’ai gagné des médailles et ça ne m’a pas rendu plus heureux, c’était étrange. »elle l’a dit après la troisième de ces quatre médailles remportées à Paris (un titre).
Pour 2024, elle a changé d’approche. « J’ai vraiment fait en sorte d’être la personne la plus heureuse en arrivant à ces Jeux »a-t-elle déclaré, citant l’importance de ses proches et de sa famille.
Pour éviter un nouveau « bleus »l’après-compétition a été pensée avec au programme, après un voyage en Ecosse, « Allez voir le Grand Prix de Formule 1 de Singapour » 22 septembre.
Au travail
Mais pour beaucoup, la réalité signifiera retourner au travail.
« Je retourne travailler pour Paris-2024, pour remercier tous les bénévoles qui ont été fantastiques. On leur réserve une petite surprise »explique le para-judoka Nacer Zorgani, battu en match pour la médaille de bronze samedi et employé du comité d’organisation des Jeux.
Il a pu voir que « Quand on dit que les plus belles émotions dans le sport sont celles des Jeux, c’est une réalité ».
Ensuite, il sera temps de « Je me concentre sur mon spectacle de stand-up. Ce sera ma convalescence, et on verra ensuite pour ma carrière sportive et professionnelle. »dit le Marseillais.
Membre historique de la jeune équipe de France de volley-ball assis, qui a terminé sa compétition mercredi, Olivia Lanes a prévu « une semaine de vacances pour récupérer » avant de retourner à son quotidien de médecin généraliste.
« Il n’y aura que mes enfants et quand ils seront à l’école, il n’y aura pas de bruit. Le retour au travail sera compliqué. »elle rit.
Du côté du football pour cécidivistes, où les nouveaux champions paralympiques ont dépassé des équipes professionnelles comme l’Argentine et le Brésil sur le podium, certains joueurs ont « j’ai oublié de leur demander lundi »Gaël Rivière avait le sourire samedi soir après la finale.
Partout après les Jeux, la recherche de sponsors se poursuivra pour améliorer les conditions dans lesquelles s’exercent ces athlètes de haut niveau.
Car au-delà du quotidien, la concurrence va aussi reprendre ses droits, parfois à court terme.
« Je pense qu’il y aura un peu de vide avec le silence, etc. Mais je n’aurai pas forcément le temps de réfléchir à tout ça, parce que je passe à autre chose. »décrit la plus jeune joueuse de l’équipe de France de goalball, Melda Alhan, qui est également étudiante en droit.
Elle et ses coéquipières auront le Championnat d’Europe pour se préparer, une occasion de profiter de toute l’expérience acquise aux Jeux face aux meilleures nations mondiales.
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