Depuis la fin des Jeux, les différentes fédérations sportives constatent une forte hausse des demandes de licences.
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Après un été porté par les Jeux olympiques et paralympiques de Paris particulièrement réussis, la reprise sportive a été marquée par une grande effervescence dans les clubs français. Depuis le début de la saison, les fédérations constatent toutes une tendance à la hausse du nombre de licenciés.
Déjà en croissance ces dernières années, comme le confirment les études de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) et de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), le nombre de licenciés sportifs a encore progressé, porté par la dynamique de la Des Jeux en France, qui suscitent un engouement sans précédent. De nombreuses fédérations ambitionnent désormais de battre leur record historique de licenciés.
Les succès des champions olympiques ont fortement contribué à ces hausses, avec Léon Marchand en tête d’affiche. Lui et l’équipe de France de natation remettent ce sport sur le devant de la scène. Le nombre d’adhérents des clubs de natation a ainsi enregistré une augmentation notable de 8 à 10% par rapport à l’année précédente. A titre de comparaison, après les sept médailles remportées aux Jeux de Londres en 2012, la hausse des licenciés a été de 4,5 % entre 2011-2012 et 2012-2013.
Le tennis de table, largement médiatisé lors des Jeux grâce aux performances des frères Lebrun, connaît un véritable essor. En octobre 2023, la Fédération française de tennis de table comptait 146 955 adhérents. Aujourd’hui, ce chiffre atteint 176 459, soit une augmentation de 20 %. L’escrime, elle aussi, séduit de plus en plus d’adeptes, avec 7.112 licenciés supplémentaires cette année par rapport à octobre 2023 (+25%). Le triathlon affiche la plus forte croissance, avec une augmentation spectaculaire de 32% avec plus de 10 000 nouveaux licenciés. A l’inverse, le break, présent aux Jeux pour la première fois en 2024, reste sur la même dynamique que l’an dernier selon la Fédération de Danse.
Les sports collectifs, fortement suivis lors des Jeux de Paris, continuent également d’attirer de nouveaux licenciés. Le nombre de volleyeurs en France a augmenté de 13% par rapport à l’année dernière selon leur fédération. Celui du rugby observe un véritable «engouement » chez les jeunes pour le rugby à 7, et la Fédération française de basket (FFBB) constate une popularité croissante du basket 3×3. Quant au handball, malgré des résultats décevants aux Jeux, il reste populaire avec une hausse de plus de 21 000 licenciés cette saison (+ 5 %).
Les Jeux Paralympiques ont également eu un impact considérable sur la visibilité de certains sports, y compris au-delà des disciplines paralympiques. « On a une augmentation de licenciés, notamment en boccia, parce que les gens ont pris conscience qu’ils pouvaient pratiquer un sport. Aurélie (Aubert, champion paralympique) a attiré de nombreux adeptes. Je sais que nous sommes en avance sur l’année dernière et en grande partie « , se réjouit Guislaine Westelynck, présidente de la fédération handisport. Les clubs le remarquent déjà.
Le badminton a également bénéficié de cet effet. Yohan Penel, président de la Fédération française de badminton, souligne : «Il y a sans aucun doute un effet Jeux Paralympiques. Nous avons eu la chance d’obtenir trois belles médailles, avec une exposition médiatique importante. On sent clairement qu’il y a un effet Charles Noakes (champion paralympique) sur le badminton français.« Depuis la rentrée, plus de 200 000 personnes se sont inscrites dans des clubs de badminton, soit une augmentation de 23 % par rapport à l’année précédente.
Cette augmentation des inscriptions pose cependant des défis majeurs. De nombreux clubs peinent à accueillir tous les nouveaux licenciés, et cette situation met en lumière le problème persistant du manque d’infrastructures sportives en France, accentué par la baisse du budget alloué au ministère. Sportif. Dès lors, la question du financement des équipements sportifs revient au centre des discussions, alors que la demande de pratique sportive ne cesse de croître après un été historiquement prolifique pour le sport français.