Par
Raphaël Lardeur
Publié le
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Il y avait de la magie dans le ciel. Dans la soirée du vendredi 10 mai 2024, mais aussi samedi, les aurores boréales ont illuminé le ciel. Vert et violet, les couleurs de ce phénomène rare impressionné les Français.
Cela pourrait-il se reproduire ? Dans les prochains mois, les prochaines années, pourrait-on voir à nouveau les aurores boréales se glisser dans la voûte céleste ? Probablement oui.
Le Soleil est (très) actif, d’où les aurores boréales récurrentes
Le Soleil, cette immense boule d’hydrogène, semble être dans une période « très active », précise deactu.fr Éric Lagadec, astrophysicien à l’Observatoire de la Côte d’Azur. Selon les dernières observations, l’étoile se trouve à la fin d’un cycle et au début d’un autre.
C’est ce qu’on appelle le « cycle de 11 ans ». A l’issue de cette période, qui dure en réalité entre dix et treize ans, l’activité du Soleil augmente sensiblement.
« Cette période de 11 ans correspond à la durée moyenne entre deux maximums d’activité et est due à l’inversion des polarités magnétiques nord et sud du Soleil », détaille l’Institut royal d’Aéronomie Spatiale de Belgique sur son site Internet.
Les éruptions solaires sont plus fortes et plus fréquentes. Et le plasma, cette substance qui émerge du Soleil, a tendance à aller plus loin. Lorsque les projections se dirigent vers la Terre, il est possible de voir les aurores boréales. Bingo.
Une histoire de collision (et de météo)
Rappelons que ces griffes spatiales, aux couleurs inhabituelles sous nos latitudes d’Europe centrale, sont le résultat de l’interaction entre les particules chargées du vent solaire et la haute atmosphère.
« Ce phénomène est lié au Soleil, qui envoie en permanence un vent de particules (électrons, protons…) dans l’atmosphère. Ce vent rencontre ce qui est sur son passage, et lorsqu’il passe à proximité de la Terre, dans son champ magnétique, il interagit avec les éléments terrestres », expliquait Fabrice Mottez, chercheur à l’Observatoire de Paris, dans un précédent article.
Ce sont ces collisions entre les particules du vent solaire et les éléments terrestres qui produisent des voiles colorées dans le ciel.
En plus de ces conditions spatiales, sur Terre, le ciel doit être dégagé pour profiter d’un tel spectacle. Et la météo doit suivre. Des conditions qui ont été parfaitement réunies le week-end dernier.
Des éruptions indépendantes du changement climatique
Éric Lagadec, astrophysicien à l’Observatoire de la Côte d’Azur, tient à préciser auprès d’actu.fr que le Soleil n’influence pas le climat, il n’est en aucun cas responsable du changement climatique, qui « n’est dû qu’à l’activité humaine », souligne-t-il. .
Ces aurores boréales sont donc le résultat de l’activité plus intense que d’habitude du Soleil.
D’autres aurores boréales à observer dans les mois à venir
Ce phénomène d’aurores boréales visible jusqu’en France avait déjà été observé fin 2023.
Et à mesure que nous nous rapprochons de la fin du cycle solaire dont nous avons parlé plus tôt, l’activité du Soleil va encore s’intensifier dans les mois à venir.
« Le prochain pic d’activité du Soleil devrait être enregistré en juillet 2025 », nous expliquait déjà l’astrophysicien Éric Lagadec en février dernier.
Conséquence : il devrait encore y avoir de belles aurores boréales à observer. Dans le dans les prochains mois, jusqu’à « deux ans », il sera sans doute possible d’en voir d’autresmais pas avec la même intensité que dans la nuit du vendredi 10 mai 2024.
Mais ces aurores boréales restent difficiles à anticiper
Mais le problème est qu’il est très difficile de les prévoir. « L’éruption solaire a lieu un ou deux jours avant les aurores boréales. On observe et ensuite on peut prédire les conséquences », nous disait Gilles Dawidowicz, vice-président de la Société Astronomique de France, dans un précédent article.
« On saura deux ou trois heures avant s’il y aura une aurore boréale », ajoute Fabrice Mottez, également rédacteur en chef du magazine. Astronomie.
« Nous pouvons savoir comment ces éruptions vont interagir avec la Terre, seulement 30 minutes avant l’arrivée», ajoute Éric Lagadec.
Autant dire qu’il faudra être prêt à scruter le ciel pour ne rien manquer de ce spectacle fascinant.
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