SpaceX est (encore) entré dans l’histoire de l’aérospatiale ce dimanche. Lors du cinquième vol d’essai de son immense Starship, la firme a réussi à rattraper le premier étage grâce aux bras articulés de sa tour de lancement. Une prouesse d’ingénierie qui rapproche l’entreprise de son objectif ultime : récupérer et réutiliser l’intégralité du véhicule. Et elle ne compte pas s’arrêter là : forte de ce succès, elle va désormais tenter de faire de même avec le deuxième étage.
Pour rappel, ce lanceur colossal, d’environ 120 mètres de haut, est composé de deux étages. Au niveau inférieur, on retrouve le booster Super Heavy, avec son monstrueux dispositif de propulsion composé de 33 moteurs Raptor qui se charge de la première partie de l’ascension. Ci-dessus se trouve le vaisseau lui-même, destiné à accueillir la charge utile.
Ce week-end, SpaceX n’a récupéré que le Super Heavy. Le Navire, de son côté, fut une nouvelle fois sacrifié sur l’autel de l’innovation et termina sa course dans l’océan. Mais ces derniers auront également droit au même traitement dans un avenir relativement proche. Si l’on en croit Elon Musk, dont on connaît le penchant pour l’innovation rapide, l’entreprise a répéter cet exploit avec le deuxième étage dans quelques mois seulement. » Avec un peu de chance, nous rattraperons également le Starship au début de l’année prochaine. », a-t-il déclaré sur X/Twitter ce mardi.
J’espère qu’au début de l’année prochaine, nous attraperons également le navire
– Elon Musk (@elonmusk) 15 octobre 2024
La réutilisation totale approche
Pour le moment, on ne sait pas encore si SpaceX compte tenter cette manœuvre dès le sixième vol d’essai, ou s’il faudra attendre un lancement ultérieur. Mais dans tous les cas, ce sera une étape très importante sur la feuille de route de l’entreprise. Lorsqu’elle a réussi à capturer les deux moitiés de son métier, elle pourrait théoriquement commencer à les réutiliser, comme elle le fait déjà avec le premier étage de ses fusées Falcon – mais avec le véhicule entier. Une fois cet exercice maîtrisé, elle pourra augmenter considérablement la cadence de lancement pour accélérer le déploiement de sa constellation Starlink, mais aussi la conquête spatiale en général.
Il convient toutefois de noter que le développement du Starship ne sera pas entièrement achevé après cette échéance. SpaceX devra également développer et tester une deuxième variante du deuxième étage, équipée cette fois de jambes déployables comparables à celles du Falcon. Cela permettra au Starship d’atterrir directement sur la surface de sa cible. Un point très important, puisqu’il n’aura pas de tour pour le rattraper lors de ses premiers voyages sur la Lune ou sur Mars. Il s’agira cependant d’un autre défi d’ingénierie majeur, car déposer délicatement un mastodonte pesant une centaine de tonnes à vide sera tout sauf un jeu d’enfant.
Avant d’y arriver, vous devrez pouvoir l’attraper de la même manière que le Super Heavy. Et pour cela, SpaceX devra encore attendre le feu vert de la FAA, l’agence qui régule le trafic aérien outre-Atlantique. Le cinquième vol s’étant très bien déroulé, la licence de vol devrait être délivrée assez rapidement – mais il est difficile de se prononcer sur la date précise, surtout dans un contexte où Elon Musk a plus ou moins déclaré la guerre à cette institution.
Nous avons donc hâte de vous retrouver dans quelques mois pour suivre le prochain épisode de cette passionnante série qui, à terme, transformera profondément le rapport de l’humanité à l’espace.
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