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Après le retrait de Laurence Tubiana à Matignon, les négociations restent tendues à gauche

Le Nouveau Front populaire n’est toujours pas parvenu à s’entendre sur un candidat au poste de Premier ministre. En coulisses, l’alliance de gauche est dans l’impasse pour trouver un nom.

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L'alliance de gauche, arrivée en tête des législatives anticipées, n'est pas parvenue à s'entendre en interne sur un nom à proposer pour Matignon. (AMAURY CORNU / HANS LUCAS)

Le temps passe et toujours rien. Le Nouveau Front populaire réfléchit encore à tenter de s’entendre sur un nom à imposer à Emmanuel Macron pour Matignon, au point de cumuler deux abandons de postes en un peu plus d’une semaine. La communiste Huguette Bello, présidente du conseil régional de La Réunion, puis l’économiste Laurence Tubiana ont toutes deux jeté l’éponge, faute de consensus. A gauche, tout le monde est à bout, comme a pu le constater franceinfo dans les coulisses des négociations.

« Je n’ai plus de mots »confie un socialiste après l’abandon de Laurence Tubiana. L’économiste, poussée par le Parti socialiste, est rejetée par les Insoumis car jugée trop «Macron-compatible»Et même si les quatre partis continuent de discuter pour trouver un nom consensuel, l’impatience gagne certaines figures du Nouveau Front populaire. Elles hésitent même à revenir à la table des négociations.

« Nous nous retournons », Un communiste s’énerve. Un écologiste n’en voit même plus l’intérêt : « Il n’est pas question d’y aller pour rien, on ne va pas passer l’été à chercher un Premier ministre »Cela fait presque deux semaines que l’alliance de gauche promet de donner un nom à Matignon, en vain. « Nous n’arrivons pas à débloquer la situation »confie un participant aux négociations.

« On peut avoir un programme commun, mais tout n’est pas réglé. Ce sont des questions de stratégies et d’équilibres au sein de la gauche. »

Un participant aux négociations

à franceinfo

Au cœur des tensions : le bras de fer interne au sein du Nouveau Front Populaire entre La France Insoumise et les socialistes. Un cadre du PS évoque« une guerre de position »tandis que les socialistes regagnent du terrain à gauche après avoir doublé leur nombre de sièges à l’Assemblée nationale. Mais les Insoumis continuent de rappeler leur poids, avec notamment le score de 22% réalisé par Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la dernière présidentielle.Ils refusent de considérer qu’ils n’ont plus le dessusgrince un dirigeant socialiste. Le temps de La France insoumise 2022 est révolu » .  »

Les deux forces de gauche s’affrontent. Et quand le Parti socialiste lance un ultimatum pour tenter de parvenir à un accord, les piliers de La France Insoumise estiment avoir le temps et repoussent même ce choix à la rentrée. « LFI et le PS veulent obtenir quelque chose, mais à leurs conditions »affirme un éminent écologiste.

Mais ces tensions, et l’enlisement général du Nouveau Front populaire dans les négociations, ternissent la crédibilité de toute la gauche. « Il faut décider, on devient ridicule »se lamente un dirigeant socialiste. « S’il n’y a pas de nom, le NFP est mort. Il faut reprendre le contrôle, pour qu’avant les Jeux Olympiques, nous ayons notre nom. » L’enjeu est de prouver que l’alliance peut être conclue dans l’urgence, en prévision de l’élection présidentielle de 2027.

« Croire que nous pouvons gagner en 2027 en ratant 2024 est une absurdité. »

Un environnementaliste de poids

à franceinfo

Mais à l’heure actuelle, après les désistements d’Huguette Bello et de Laurence Tubiana faute de consensus, trois noms restent dans la balance. Deux profils plus politiques, Cécile Duflot et Benoît Hamon, sont attendus. Les deux personnalités ont basculé du côté de la société civile, à la tête respectivement des ONG Oxfam et Singa. Une troisième hypothèse commence à faire son chemin : celle d’André Chassaigne, le chef de file des communistes à l’Assemblée.

« Il a une légitimité »demande un participant aux négociations. « Personne ne peut le soupçonner de vouloir se présenter à l’élection présidentielle, son sens du compromis est reconnu et personne ne peut l’accuser de ne pas être un homme d’Etat. » D’autant que certains membres de l’alliance de gauche réclament un vote pour désigner leur candidat à Matignon, et André Chassaigne a obtenu l’ensemble des voix du Nouveau Front Populaire pour l’élection au siège de l’Assemblée.

« Pour l’instant, les noms sur la table ne sont pas discutés »précise un participant aux négociations. Mais les noms circulent, une manière de montrer que la machine du NFP tourne toujours et d’entretenir une once d’espoir chez les électeurs de gauche.

Cammile Bussière

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