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après le passage de l’ouragan Hélène, un étudiant français est témoin d’une « vision d’horreur »

SEAN RAYFORD / Getty Images via AFP Dans une rue d’Asheville, en Caroline du Nord, après l’ouragan Helene, le 29 septembre 2024.

SEAN RAYFORD / Getty Images via AFP

Dans une rue d’Asheville, en Caroline du Nord, après l’ouragan Helene, le 29 septembre 2024.

ÉTATS-UNIS – La Caroline du Nord est l’État le plus touché après le passage de l’ouragan Helene, qui y a fait plus de 100 morts depuis vendredi. Après une réunion sur les opérations de secours en cours, le président américain Joe Biden a indiqué lundi qu’il se rendrait sur place ce mercredi 2 octobre.

En attendant, la vie continue tant bien que mal et les secours s’organisent tant bien que mal, notamment à Asheville, une ville de 100 000 habitants parmi les plus touchées. À une quinzaine de kilomètres de là, Léna Bernier, étudiante française de 22 ans, suit un cursus universitaire sur le campus du Warren Wilson College, via un programme d’échange international avec son université de Nantes. Elle raconte au HuffPost l’arrivée de l’ouragan et les heures difficiles qui ont suivi.

HuffPost : Comment avez-vous vécu l’arrivée de l’ouragan ?

Léna Bernier : Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’orage a commencé mais ça s’est bien passé, nous sommes allés dormir. Le matin, ma colocataire et moi avons été réveillés à 6 heures du matin par des alertes au téléphone. Nous n’avions pas plus d’électricité mais nous avions préchargé tous nos appareils, et nous les avions placés loin de la fenêtre.

Quels étaient les dégâts le matin ?

Le campus était dévasté, c’était apocalyptique. Des feuilles jonchaient le sol, il y avait un arbre sur le bâtiment voisin, d’autres sur le pont et sur la route menant au campus principal. Nous étions coincés. Lorsque nous avons pu accéder à la cafétéria vers midi, c’était le seul bâtiment doté d’un groupe électrogène, nous avons donc pu y manger.

Léna Bernier

Léna Bernier

Léna Bernier

Léna Bernier

Un dortoir avait 1 cm d’eau, certains sous-sols ont été inondés. Les champs et les jardins étaient complètement submergés. Les animaux d’une ferme du campus ont été relâchés mais beaucoup sont morts. À Asheville, c’est une autre histoire. J’ai eu l’occasion de le vivre et les dégâts ont été énormes. Je ne pouvais même pas expliquer cette vision horrible. Toutes ces vies brisées…

Comment s’organise depuis la vie sur le campus ?

Samedi matin, tout le monde était sur le pont. Des équipes se sont constituées : la ferme, le jardin, les arbres, les feuilles, la nourriture, les poubelles, la chasse d’eau pour enlever le trop-plein, la vie spirituelle, la santé mentale… En une journée, le campus n’a plus eu aucun risque. de glisser avec les feuilles, les toilettes étaient à nouveau propres et seuls quelques arbres étaient encore tombés. Tout de suite, tout le monde a pris à cœur d’aider tout le monde et cela représente tout à fait l’état d’esprit de ce campus.

Nous n’avons toujours ni électricité ni eau (lundi matin, NDLR). Certaines sources parlent de plusieurs semaines sans eau. Les dégâts sont importants.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le moment qui a suivi la diffusion de fausses nouvelles annonçant que le barrage Bee Tree voisin allait échouer ?

Ce fut probablement l’expérience la plus traumatisante que j’ai jamais vécue. Nous jouions au Monopoly dimanche soir lorsqu’un ami est soudainement entré et nous a dit : « Ça crie dehors ! » » On entend alors : « Le barrage va éclater, il faut partir ! » » Je cours dans ma chambre et alerte mon colocataire. La veille, nous avions préparé des sacs d’urgence contenant des passeports et des vêtements, pensant naïvement que cela ne servait à rien.

Nous commençons à courir dehors pour monter le plus haut possible. J’ai une crise d’asthme en arrivant sur le terrain de football. Mes amis m’abandonnent, je suis seul et j’éclate en larmes. Au final, c’était une fake news… Tout le monde était très secoué et depuis, je ne peux plus y penser sans pleurer.

Les cours reprendront-ils ?

La reprise des cours est prévue le 14 octobre. Nous étions censés être en vacances à ce moment-là, mais celles-ci ont été avancées d’une semaine en raison de la situation. Pour l’instant, les routes ne sont pas sûres, mais beaucoup partent quand même.

Quelle est l’ambiance générale sur le campus ?

Depuis, beaucoup de gens sont restés sur le campus. Tout le monde est plein d’espoir et chaque fois que quelqu’un prend la parole et évoque un nom ou une équipe, nous crions et applaudissons de toutes nos forces. On s’entraide, on veut que ça marche. Nous avons une réunion d’information tous les matins à 9h30. Les gens renseignent sur les endroits où s’approvisionner en essence, partagent leurs pleins, font don de routes ouvertes, réparent des choses. Non seulement nous allons nous en sortir, mais ce sera encore mieux.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides

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