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Après l’aveuglement de Jérôme Rodrigues, figure des « gilets jaunes », le parquet demande un procès contre un policier

Vers un premier grand procès pour la mutilation d’un « gilet jaune » ? Le parquet de Paris a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel d’un policier soupçonné d’avoir aveuglé l’une des figures de proue du mouvement, Jérôme Rodrigues, début 2019, place de la Bastille à Paris.

Selon des sources proches du dossier citées jeudi 26 septembre par l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information de MédiapartLe parquet a requis le 20 septembre que Brice C. soit jugé pour violences avec arme, par personne dépositaire de l’autorité publique, ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente, crime passible de quinze ans de prison.

Dans cette affaire, Brice C., ainsi qu’un autre policier, Baptiste R., ont été mis en examen en janvier 2021 respectivement pour la mutilation de Jérôme Rodrigues par grenade assourdissante et la blessure à la jambe par tir de lanceur de balles de défense (LBD) d’un de ses amis, Michaël, lors de l’acte XI des « gilets jaunes », le 26 janvier 2019.

Pour ce deuxième policier, un procès est requis pour violences volontaires aggravées n’ayant pas entraîné d’ITT (incapacité totale de travail) supérieure à huit jours, soit un délit.

Au moment des faits, la coïncidence du tir de LBD et de la grenade lancée sur le groupe de M. Rodrigues avait créé une confusion sur l’origine des blessures. D’autant que les autorités avaient un temps contesté l’utilisation du LBD au moment des faits. Mais le travail conjoint de l’Inspection nationale de la police (IGPN) et du magistrat instructeur pour examiner les nombreuses vidéos amateurs et de sécurité de la scène, ainsi qu’une reconstitution place de la Bastille, a permis de clarifier les responsabilités.

Interrogé par l’AFP jeudi, M. Rodrigues a répondu qu’il  » faux «  et que ce dossier était pour lui « C’est fini, c’est du passé »Son avocat, Arié Alimi, a déclaré que c’était désormais « Il est temps de faire le point » : «Il faudra qu’elles soient rendues par Laurent Nuñez, par les syndicats de police, par la place Beauvau et par Emmanuel Macron qui sont responsables des victimes du maintien de l’ordre».

Le leader des « gilets jaunes » a « subi un harcèlement policier constant pour avoir contesté une politique d’extrême précarité des Français »s’indigna M.et Nourriture. « L’agent de la paix a toujours affirmé depuis le début de la procédure qu’il avait agi en état de légitime défense. »a regretté Sébastien Journé, qui défend Brice C. avec Gilles-William Goldnadel.

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Le lancer de grenade est venu en réponse à « violences commises par des black blocs situés à proximité immédiate de M. Rodrigues »a ajouté le conseil, qui promet de formuler « de nouvelles observations très vivantes » au juge d’instruction.

« Des conditions particulièrement difficiles »

Le 26 janvier 2019, les deux policiers, membres des compagnies d’intervention (CSI), sont intervenus « une situation tendue » avec « conditions particulièrement difficiles » et un « a exprimé un manque de formation spécifique au maintien de l’ordre »« Ils ne pouvaient faire usage de la force que de leur propre initiative et sans sommation s’ils avaient recours à la violence ou s’ils ne pouvaient pas défendre autrement le terrain occupé », rappelle la magistrate.

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Au terme de l’enquête, Jérôme Rodrigues et Michaël « ne s’est pas comporté de manière agressive ou même menaçante envers la police, à part des insultes »la procureure tranche. Elle écarte le fait que cette figure des « gilets jaunes » aurait pu être « personnellement ciblé ».

Selon le procureur, il s’agit « Propos virulents » d’un autre manifestant qui a conduit Brice C. à lancer une grenade. Ces propos, « inapproprié »ne constituait pas « toute menace physique ». Il appartient désormais au juge d’instruction de décider s’il convient ou non d’organiser un procès.

Le Monde avec l’AFP

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Cammile Bussière

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