Après l’attaque iranienne, Israël poursuit son offensive à Gaza – Libération
L’armée israélienne poursuit ses opérations dans la bande de Gaza ce lundi 15 avril, affirmant que l’attaque iranienne sans précédent du week-end ne la fera pas dévier de ses objectifs contre le Hamas.
« Même lorsque nous avons été attaqués par l’Iran, nous n’avons pas perdu de vue, pas un seul instant, notre mission essentielle à Gaza, qui est de sauver nos otages des mains du Hamas, le mandataire de l’Iran. » Dès dimanche soir, quelques heures après l’attaque iranienne sans précédent et contrée « 99% » Dans le ciel de l’État hébreu, le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, a donné le ton. L’armée israélienne poursuit ses opérations dans la bande de Gaza ce lundi 15 avril, affirmant que les événements du week-end ne la feront pas dévier de ses objectifs contre le Hamas.
Il a annoncé l’envoi dans les prochains jours de deux brigades de réserve supplémentaires pour combattre dans le territoire palestinien assiégé. Selon l’armée, les otages enlevés par le Hamas lors de son attaque contre Israël le 7 octobre sont détenus à Rafah, à l’extrême sud de la bande de Gaza. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s’est dit déterminé à lancer une offensive terrestre contre cette ville qu’il présente comme le dernier grand bastion du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir depuis 2007 dans l’enclave. Et ce malgré les avertissements de Washington et d’autres capitales qui craignent un bain de sang parmi les Palestiniens déplacés.
Selon l’ONU, environ 1,5 million de Gazaouis déplacés par les combats se rassemblent à Rafah, le plus souvent dans des camps de fortune. Dimanche, n’y tenant plus, des milliers d’entre eux se sont mis en route le long de la mer, vers le nord, suite à une fausse rumeur selon laquelle l’armée israélienne autorisait les déplacés à rentrer dans cette zone.
Réouverture des écoles
Le Hamas et Israël s’accusent mutuellement de saboter les négociations de trêve. Cependant, « La diplomatie n’est pas morte », John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, l’a déclaré dimanche. En Israël, l’armée a annoncé lundi la réouverture, dans la majeure partie du pays, d’écoles fermées depuis samedi en raison de la menace d’une attaque imminente de l’Iran.
Cette attaque sans précédent, baptisée « Promesse honnête », a été lancée dans la nuit de samedi à dimanche en réponse à une frappe attribuée à Israël contre le consulat iranien à Damas le 1er avril. « déjoué » cette opération nocturne en abattant, avec l’aide des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et d’autres pays, 99 % des plus de 350 projectiles – drones, missiles balistiques et missiles de croisière – qui se dirigeaient vers son territoire. « L’attaque sans précédent de l’Iran a été contrée par une défense sans précédent. » » s’est félicité le contre-amiral Hagari. Selon lui, seuls quelques missiles balistiques sont entrés dans l’espace aérien israélien et « légèrement touché » une base militaire qui reste en activité. Il a fait état de plusieurs blessés légers ainsi que d’une fillette de 7 ans placée en soins intensifs.
L’Iran, pour sa part, a déclaré qu’il avait « atteint tous ses objectifs » et causé «de graves dégâts dans la plus grande base aérienne du Néguev», dans le sud d’Israël. L’ONU « a manqué à son devoir de maintenir la paix et la sécurité internationales » en ne condamnant pas la frappe contre le consulat iranien à Damas, a déclaré l’ambassadeur d’Iran auprès des Nations Unies, Amir Saeid Iravani, lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité dimanche soir. « Dans ces conditions, la République islamique d’Iran n’avait d’autre choix que d’exercer son droit de légitime défense. » a-t-il déclaré. Il a assuré que Téhéran ne souhaitait pas d’escalade, mais qu’il répondrait à « toute menace ou agression ». L’ambassadeur israélien Gilad Erdan a pour sa part appelé le Conseil de sécurité à « imposer toutes les sanctions possibles contre l’Iran avant qu’il ne soit trop tard ».
« Au bord du précipice »
S’exprimant au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a averti que « Le Moyen-Orient est au bord du précipice. » Il a condamné tant l’attaque iranienne que celle contre le consulat iranien à Damas, soulignant le « principe d’inviolabilité » établissements diplomatiques. Cette frappe a coûté la vie à sept membres des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique iranienne. Téhéran a accusé Israël, qui n’a ni confirmé ni démenti. Israël est l’ennemi juré de l’Iran depuis la révolution iranienne de 1979, qui appelle à sa destruction. Mais jusqu’à présent, Téhéran s’était abstenu d’attaquer Israël de front, et les deux pays étaient habitués à s’affronter par l’intermédiaire de tiers, comme le Hezbollah.
Plusieurs analystes considèrent qu’une réponse d’Israël est presque inévitable. « La grande question n’est pas seulement de savoir si Israël agira, mais aussi ce qu’il choisira de faire. » a déclaré à l’AFP un responsable américain, assurant que les Etats-Unis ne participeraient pas « à aucune action potentielle de leur part ».