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Après la rétractableflation, la stretchflation arrive dans les supermarchés

Ces dernières semaines, nous avons beaucoup entendu parler de contraction et d’inflation. Cette mauvaise habitude adoptée par les fabricants, qui consiste à réduire le poids d’un produit sans changer son prix (et sans en avertir les consommateurs), va bientôt devoir prendre fin. Il y a quelques semaines, le gouvernement a adopté un texte obligeant les grandes surfaces à signaler les produits dont les quantités ont diminué.

Véritable promesse gouvernementale depuis l’année dernière, le décret du 16 avril 2024 est loin d’être parfait, notamment parce qu’il laisse la responsabilité de la lutte contre la démarque inconnue sur les distributeurs, en déresponsabilisant les industriels. Cependant, il s’agit d’un premier pas vers une réglementation plus claireen faveur de la lutte contre certaines tendances obscures de l’industrie agroalimentaire.

Adieu à la contraction de l’inflation, vive la contraction de l’inflation

Le problème est que la démarque inconnue n’est pas la seule à affecter les rayons des supermarchés. L’industrie agroalimentaire ne manque pas d’idées pour masquer la hausse des prix de ses produits. La dernière technique porte un nom tout aussi exotique que ses prédécesseurs : étirementflation. Contraction du verbe extensible (étirer) et le mot inflation, cette dernière consiste à adopter l’attitude inverse de la contraction-flation, à savoir augmenter le poids du produit. Le fabricant affiche clairement cette augmentation de quantité sur son emballage, justifiant ainsi une légère augmentation des prix. Sauf que là encore, le consommateur est biaisé.

En augmentant la quantité de produit, les utilisateurs s’attendent logiquement à voir le prix final augmenter. Ils sont moins vigilants et vérifient sans prêter attention au montant réel de l’inflation. Pourtant, cette dernière est bien réelle. Pour quelques grammes de nourriture supplémentaire, le fabricant augmente excessivement le prix de vente.

Des prix qui explosent, sous le nez des clients

Sur son site, le journaliste spécialisé dans la grande distribution Olivier Dauvers rapporte plusieurs exemples flagrants : chez le distributeur Intermarché par exemple, la gamme Original Buns de McCain était jusqu’ici vendue 2,93 € les 400 grammes. Désormais, les clients ont le choix d’opter pour un format plus généreux, à 3,99 € les 460 grammes. Si la hausse des prix est logique d’un poids à l’autre, elle l’est avant tout disproportionné : sur le paquet de 400 grammes, le produit coûte 7,33 €/kg. Sur le format 460 grammes, il passe à 8,67 €/kg, soit Augmentation de 35 %alors que la quantité de produit n’augmente que de 15 %.

Le gouvernement peut-il agir ?

Comme la rétractableflation, la stretchflation est un pratique juridique, mais moralement discutable. Le gouvernement a déjà réprimé la discrète réduction de poids des produits de consommation courante. Elle pourrait logiquement aussi s’attaquer à son contraire, et obliger les fabricants à informer les consommateurs en cas d’augmentation du prix au kilo. En attendant, c’est aux acheteurs de redoubler de vigilance lors de leur passage en caisse.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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