Après la récupération des corps, le travail d’identification des 62 victimes commence
Le travail lourd et macabre des équipes de secours pour récupérer les corps de 62 victimes s’est terminé samedi 10 août, après le crash, la veille, d’un avion à Vinhedo, une ville de 76 000 habitants située à quelque 80 kilomètres de Sao Paulo, dans le sud-est du Brésil.
« Au total, 62 corps (34 hommes et 28 femmes) ont été récupérés et emmenés à la morgue de Sao Paulo pour être identifiés et remis à leurs familles. »a déclaré le gouvernement régional.
Les enquêteurs travaillent à la collecte de matériel génétique auprès des proches des victimes pour identifier les restes retrouvés. Deux corps ont déjà été identifiés, celui du pilote et celui du copilote, selon le maire de Vinhedo, Dario Pacheco.
Après une chute impressionnante, montrée dans des vidéos partagées sur les réseaux sociaux par les habitants, l’avion s’est écrasé dans le jardin d’une maison d’un complexe résidentiel.
Le Centre brésilien d’investigation et de prévention des accidents aéronautiques (Cenipa) a ouvert une enquête et a commencé à analyser les deux boîtes noires contenant des conversations en cabine et des données de vol. Il prévoit de publier « dans un délai estimé de 30 jours, un rapport préliminaire sur l’accident »a annoncé la Force aérienne brésilienne (FAB).
Perte soudaine d’altitude
Bien qu’aucun résident de la résidence Recanto Florido n’ait été blessé, le choc a été énorme. « C’était un sentiment de panique, d’impuissance (…), quelque chose de vraiment très triste »Roberta Henrique, 38 ans, présidente de l’association de quartier, a déclaré à l’Agence France-Presse. Les habitants sont « effrayé, psychologiquement affecté »Elle a ajouté, très émue. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a décrété trois jours de deuil national après les événements. « accident tragique ».
L’avion, du constructeur franco-italien ATR, transportait 58 passagers et quatre membres d’équipage, selon la compagnie aérienne Voepass. Les victimes disposaient de documents d’identité délivrés au Brésil, selon Voepass. Parmi elles se trouvaient également une femme possédant la double nationalité brésilienne et portugaise, ainsi qu’une famille de trois Vénézuéliens.
L’avion effectuait un vol entre Cascavel, dans l’Etat du Paraná, au sud du pays, et l’aéroport international de Guarulhos, à Sao Paulo. Selon le site de suivi des vols Flight Radar 24, l’avion a volé pendant près d’une heure à 17 000 pieds (5 180 mètres). À 13 h 21, heure locale, il a commencé à perdre de l’altitude et, en une minute, il est tombé brusquement à 4 100 pieds (1 250 mètres).
Selon la FAB, « La perte de contact avec le radar s’est produite à 13h22 » et auparavant l’appareil n’avait pas signalé de « situation d’urgence » ni de « conditions météorologiques défavorables »L’avion s’est écrasé à 13h25
L’hypothèse du gel
Selon l’Agence nationale de l’aviation civile, l’avion, qui volait depuis 2010, était conforme à toutes les normes en vigueur. Il avait subi des opérations de maintenance « entretien de routine la veille » et a quitté Ribeirao Preto, une ville de l’État de Sao Paulo où se trouve le siège de Voepass, « sans aucun problème technique »a déclaré le directeur des opérations de la société, Marcel Moura.
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Les experts ont émis l’hypothèse que l’accumulation de givre sur les ailes de l’avion pourrait avoir provoqué l’accident. M. Moura a reconnu que ce modèle d’avion vole « à un type d’altitude où il y a une plus grande sensibilité au gel »Les prévisions météorologiques pour vendredi annonçaient du gel mais dans le cadre « caractéristiques acceptables pour le vol »il a expliqué.
Fondée en 1995 sous le nom de Passaredo, Voepass dispose d’une flotte de 15 avions et est la quatrième compagnie aérienne du marché intérieur brésilien, selon la compagnie. L’avion qui s’est écrasé était un ATR 72-500. Le constructeur ATR, filiale d’Airbus et de l’italien Leonardo, a déclaré que ses spécialistes « sont pleinement engagés à soutenir l’enquête en cours ».
Il s’agit de la première catastrophe aérienne majeure au Brésil depuis dix-sept ans. En 2009, un Airbus A330-230 d’Air France, reliant Rio de Janeiro à Paris, s’était abîmé dans l’Atlantique, dans une zone de turbulences, avec 228 personnes à bord.