Après la polémique autour de « Anatomie d’une chute », le CNC change sa méthode de sélection
Les modalités de sélection du film qui représentera la France aux Oscars viennent d’être modifiées. L’an dernier, le choix de la commission avait suscité la polémique.
Le Centre national du cinéma a annoncé vendredi un changement dans sa commission chargée de sélectionner le long métrage en compétition pour le prix du meilleur film étranger aux Oscars, quelques mois après une polémique liée à son choix en 2024.
Plutôt que de choisir Anatomie d’une chute de Justine Triet, un succès international notamment couronné d’une Palme d’Or au Festival de Cannes, qui avait une chance de remporter ce prix, la France l’avait proposé à l’Académie des Oscars La Passion de Dodin Bouffant par Tran Anh Hung.
Ce dernier n’a finalement pas été sélectionné par l’Académie parmi les œuvres nommées à l’Oscar du meilleur film international.
De sept à onze membres
Anatomie d’une chutenominé dans cinq autres catégories par les organisateurs, a remporté l’Oscar du meilleur scénario.
« Le CNC a modifié la commission chargée de sélectionner l’Oscar du meilleur film international », annonce-t-il dans un communiqué.
De sept membres, elle passe à onze, « afin de favoriser la collégialité des débats, la diversité des points de vue et le caractère secret du vote », a expliqué l’établissement public de promotion du 7e art. Cette commission sera nommée pour deux ans, au lieu d’un an jusqu’à présent.
Indépendance renforcée
« Enfin, le président du CNC n’assistera plus aux séances en tant qu’observateur », afin de « renforcer l’indépendance de la commission, tant à l’égard des pouvoirs publics que des intérêts professionnels », a ajouté le CNC.
« Personnalités qualifiées dans le domaine du cinéma », les onze membres sont « toujours nommés par le ministre chargé de la culture sur proposition du président du CNC ». Au moins six doivent être « des artistes ou techniciens du cinéma », comme l’exige le règlement des Oscars.
La presse s’était interrogée sur la possibilité que le choix de La Passion de Dodin Bouffant soit politique, dictée par le discours prononcé lors de la remise de la Palme d’or 2023 à Cannes, où Justine Triet accusait le gouvernement et le président de la République de vouloir « briser l’exception culturelle ».
« C’est la décision de quatre personnes dans une pièce », déplorait le cinéaste en janvier.